samedi 4 mai 2013

Stéphane Galland, batteur d'AKA MOON

Article écrit sur Citizen Jazz par le bruxellois de jazz Jacques Prouvost sur le batteur d'AKA MOON Stépahne Galland.
Stéphane a joué au Vigan en 2012 avec le quartet de Nguyên Lê


Stéphane Galland

La sortie de « Lobi », premier disque de Stéphane Galland en leader, en a surpris plus d’un. Le batteur emblématique d’Aka Moon nous dévoile les dessous du projet.
Né en Belgique en 1969, Stéphane Galland est connu pour être l’un des trois ingrédients indispensables d’Aka Moon. Batteur surdoué, il a su créer son propre style et marqué de ses polyrythmies insensées les projets de Nguyen Lê, Hubert Dupont, Nelson Veras, Reggie Washington et bien d’autres. Discret, Stéphane Galland entre enfin dans la lumière avec son disque bien à lui. Il nous en parle.
- L’idée d’enregistrer un album en leader vous trottait-elle dans la tête depuis longtemps ?
Pas vraiment. L’idée était sans doute là, mais je ne comptais pas la concrétiser aussi vite. Cela s’est précipité suite à l’invitation du Gaume Jazz Festival pour une carte blanche. Après ce concert, Julien Lepièce, du label Outhere m’a contacté car il avait entendu parler de ce projet. L’idée lui plaisait et il avait envie de « rafraîchir » un peu le catalogue. Pour ma part, je n’avais pas du tout pensé à enregistrer, et encore moins sortir un disque.
- Quand Jean-Pierre Bissot du Gaume Jazz vous a proposé cette carte blanche, vous avez automatiquement pensé à ce line-up ?
Non, pas du tout. J’ai toujours eu un peu de réticence à former mon propre groupe. Je n’éprouvais pas ce besoin parce que dans les groupes où je joue, je suis toujours libre de m’exprimer et de m’épanouir. Pour cette carte blanche, je pensais donc monter un projet autour d’Aka Moon, en invitant des musiciens que j’avais rencontrés et avec qui j’avais envie de partager des expériences. Mais Jean-Pierre Bissot m’a poussé à aller plus loin et à me détacher d’Aka Moon.
- Vous avez donc établi une liste d’invités ?
J’avais d’abord en tête Tigran Hamasyan et Misirli Ahmet, car je venais de jouer avec eux. J’ai rencontré Tigran le jour de son anniversaire, à l’occasion d’un concert de Dhafer Yussef, dont je remplaçais le batteur. J’ai eu envie de jouer avec Tigran dans un autre contexte. J’étais très curieux. Quant à Misirli, je l’ai rencontré lors d’un concer d’Aka Moon à Istanbul. C’est d’ailleurs là que Jean-Pierre Bissot m’a proposé cette carte blanche.
- Qu’est ce qui vous attire et vous fascine chez Tigran ?
D’abord, sa façon d’imprégner son jeu très jazz et très contemporain de tradition arménienne, d’utiliser tous ces ornements, de travailler rythmiquement. Il a une manière très particulière de travailler les mesures composées.
- C’est un jeu très percussif, c’est cela aussi qui vous a plu ?
Entre autres. On sent qu’il adore la batterie. C’est très motivant de jouer avec lui.
- Et pour Misirli Ahmet ?
C’est une personne étonnante. C’est aussi un chercheur qui a remis beaucoup de choses en question dans la musique turque. Il a une personnalité qui transparaît dans sa musique. C’était une rencontre musicale, mais surtout humaine. Et j’avais vraiment envie de mettre en présence Misirli et Tigran. Un Arménien et un Turc ! Et je suis alors parti sur l’idée de réunir des gens de cultures très différentes, qui ont cette vision-là du futur et qui n’ont pas peur de remettre en question tout leur background…
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Stéphane Galland © Jacques Prouvost

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