jeudi 6 décembre 2018

Jeudi 13 décembre 2018 de 20:00 à 23:00 Utopia Montpellier - , 34090 Montpellier

En partenariat avec l'Utopia Ste Benadette et le le Bistrot des Ethnologues, sera présenté le documentaire "BLACK INDIANS" de Jo BÉRANGER, Edith PATROUILLEAU et Hugues POULAIN. 
Cette projection sera suivi d'un débat avec Emmanuel Parent, aujourd’hui maître de conférences à l’université de Rennes au sein du département de musique, il enseigne l’histoire et l’esthétique des musiques populaires. Affilié comme chercheur à l’équipe d’accueil Arts : Pratiques et Poétiques de Rennes, ses travaux de recherche portent sur le continuum des musiques afro-américaines et sa théorisation par les intellectuels et musiciens noirs américains. Il a publié plusieurs articles sur Ralph Ellison, John Coltrane, Walter Benjamin, Zora Neale Hurston. Depuis 2004, il est membre du comité de rédaction de Volume ! la revue des musiques populaires. 

Les Black Indians… ce sont des habitants des quartiers de la Nouvelle Orléans, noirs américains qui se regroupent en tribus, fabriquent les plus beaux costumes du monde, et défilent dans les rues tels des anges africains déguisés en indiens de rêve en affirmant à la face du monde la fierté, la beauté, et l’humanité de leurs communautés.
Le film rend hommage aux esprits indiens de la terre d’Amérique comme le font les Big Chiefs des tribus que nous suivons tout au long du film. Musical et dansé, joyeux, Black Indians nous fait remonter jusqu’aux racines du call and response, forme musicale qui est la dernière tradition vivante de la culture africaine et l’une des sources du jazz…

« Le Mardi Gras indien était là avant le jazz, bien avant que Louis Armstrong souffle dans sa trompette. Enlève ça et le jazz et il n’y a plus de Nouvelle Orléans. » Chief David Montana 

Le flux incessant des images et des informations donne peu l’occasion au cinéma documentaire de nous plonger dans un univers méconnu. Et là 
bingo ! Pour l’immense majorité d’entre nous, La Nouvelle Orléans, c’est un joli mélange de clichés composé d’architecture coloniale évoquant Autant en emporte le vent et ses grandes propriétés de riches planteurs, de culture francophone et évidemment de ses fameux jazz bands de rue, la ville étant indissociablement associée à ce courant primitif du jazz né à la fin du 19ème siècle, remis au goût du jour dans les années 30 par Louis Armstrong ou Sydney Bechet, tous deux natifs de la ville. Mais voilà : bien avant la naissance du jazz, les esclaves puis descendants d’esclaves, qui ont façonné l’histoire de la Louisiane, ont développé une fascinante tradition, celle des Black Indians et de leur Mardi Gras. Il y a 300 ans, de nombreux esclaves en fuite ont pu trouver refuge dans des tribus indiennes qui avaient survécu au génocide. Certains se sont intégrés, il y eut des unions dont sont nés de nombreux métis afro-amérindiens qui se sont eux-mêmes constitués en tribus et qui, lors du célèbre Mardi Gras préparé durant toute l’année, se vêtent d’authentiques costumes indiens pour célébrer les souffrances de leurs frères d’oppression. Et bien au-delà du caractère étonnant et exotique de la chose, les Black Indians, en faisant perdurer leurs traditions, sont un symbole fort de l’union des opprimés face à une Amérique toujours plus WASP.

La réalisatrice Jo Béranger, tristement disparue avant la fin du tournage, a été directement inspirée par le documentaire de Pierre-Yves Bourgeaud Retour à Gorée. Le grand musicien sénégalais Youssou N’Dour s’y employait à faire venir des musiciens américains sur l’île d’où étaient partis des centaines de milliers d’esclaves. Parmi eux le musicien Idris Muhamad qui, dans le film, montrait intimidé une photo de lui recouvert de plumes lors du Mardi Gras de la Nouvelle Orléans. Pour Jo Béranger, qui avait réalisé 

Voyages en terres indiennes sur l’ethnocide des peuples autochtones du Canada, ce fut le déclic. Elle s’est adjointe l’aide d’Edith Patrouilleau, présidente du Comité de Solidarité avec les Indiens d’Amérique, pour nous offrir un voyage envoûtant à la rencontre de personnages étonnants qui font la richesse de la culture afro-amérindienne de la Nouvelle Orléans. Un voyage fait de longues observations de la préparation de l’événement mais aussi d’interviews passionnantes, notamment de David Montana, le chef de la tribu Wachita, et enfin bien sûr d’images du Mardi Gras, avec ces extraordinaires séquences de « call and response », ces joutes verbales où le chef remet en quelque sorte son autorité en jeu au milieu d’un délire visuel de plumes de toutes les couleurs.

BANDE ANNONCE :
https://www.youtube.com/watch?v=0S9J-3XhMGs

TARIFS :
TARIF NORMAL : 6,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 47€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Moins de 14 ans : 4€
(paiements uniquement en chèques et en espèces)

UTOPIA Sainte Bernadette
5 avenue du docteur Pezet
34 090 Montpellier
04.67.87.91.85

dimanche 2 décembre 2018

Archie Shepp


Ajoutée le 29 nov. 2018

Un des pionniers du free jazz dans les années 1960 avec John Coltrane et Cecil Taylor, le 
saxophoniste explorateur s’engage aussi dans la lutte pour les droits civiques. Invité à Alger en 1969 aux côtés de Nina Simone, Myriam Makeba et Barry White, il fait partie de la crème des musiciens militants du panafricanisme. 

Archie Shepp  jouait avec son Big Band ATTICA BLUES au Festival de Jazz à Junas 2018