samedi 31 décembre 2011
jeudi 29 décembre 2011
Le Nouveau Dictionnaire duJazz
mardi 27 décembre 2011
Sam Rivers est mort
Rivers est mort : c’était un pionnier du free jazz
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
mardi 27 décembre 2011, 16:20
Le saxophoniste américain est connu pour rôle majeur qu’il a joué à l’émergence du free jazz dans les années 60. Il s’est éteint ce lundi en Floride à l’âge de 88 ans.
Sam Rivers n’est pas célèbre, comme Miles Davis, John Coltrane, Thelonious Monk ou Dave Brubeck. Le saxophoniste américain a cependant joué un rôle très important dans les années 1960, à l’émergence du free. Rivers est mort lundi à Orlando, en Floride. Il était né le 25 septembre 1923 à El Reno, en Oklahoma.
Sam Rivers était multi-instrumentiste. Il jouait du saxophone ténor, son instrument de prédilection. Mais il jouait aussi de la flûte, de la clarinette basse, de l’harmonica, du piano. En plus, il composait. Son père chantait du gospel. Il grandit donc dans une atmosphère musicale et, quand ses parents déménagent à Boston, il entre au conservatoire de la ville en 1947. Il joue avec Joe Gordon, Jaki Byard. Il travaille avec Billie Holiday. Il est engagé par le grand orchestre de Herb Pomeroy. Il dirige un quartette avec Tony Williams, 13 ans à l’époque, à la batterie, qui allait devenir le drummer de Miles Davis. Sam Rivers aussi allait rejoindre le band du trompettiste mais en faisant un crochet par le blues et le rythm ‘n’ blues : Rivers accompagne Wilson Pickett, B.B. King, T-Bone Walker au début des années 60. C’est alors qu’il est engagé par Miles pour une tournée aux Etats-Unis et au Japon, en 1964. Dans le « live » Miles in Tokyo, on entend d’ailleurs Miles Davis, qui présentait ses musiciens, lancer « Sam Rivers – Sam Rivers »… Sam Rivers joue alors un rôle primordial, comme dit Xavier Prévost dans le Dictionnaire du jazz, « dans la synthèse entre la liberté, la spontanéité, prônées par le free jazz, et le souci de formes savamment élaborées – tel qu’il s’est fait jour chez les musiciens du catalogue Blue Note, avec notamment Eric Dolphy, Tony Williams, Wayne Shorter... » La musique de Rivers reste enracinée dans le bebop, mais il adore l’aventure et ne cesse d’innover, de chercher, d’essayer de nouveaux outils conceptuels sans oublier, comme disait le saxophoniste Lester Young, de raconter une histoire. Son album Blue Note Fuchsia Swing Song est aujourd’hui considéré comme un chef-d’oeuvre de cette approche de la musique.
Il a enregistré avec des pointures comme Bobby Hutcherson, Bill Evans, Dave Holland, Andrew Hill, etc. Sa discographie est impressionnante, comme leader ou comme sideman.
Epinglons le Fuchsia Swing Song de 1964, le Crystals de 1974 (Impulse !), le Contrasts de 1980 (ECM), le Inspiration de 199 (RCA), le Black Stars de 2001 (Blue Note) avec Jason Moran. C’est d’ailleurs avec celui-ci, le pianiste actuel de Charles Lloyd, que Rivers est venu au Jazz Festival de Gand en 2003.
Avec son épouse Bea, il avait fondé le Rivbea Orchestra et avait dernièrement enregistré une série de trois CD, Trilogy. Il avait encore joué le 22 octobre de cette année avec ce band de 14 instruments à vent et deux rythmiques au Athens Theatre de Deland, Floride. Une musique qui transcende les genres et les frontières, complexe, créative, dissonante parfois, tonales d’autres fois, et excitante tout le temps.
Article du journal " Le Soir Belgique" http://www.lesoir.be/culture/musiques/2011-12-27/sam-rivers-est-mort-c-etait-un-pionnier-du-free-jazz-886545.php
lundi 26 décembre 2011
Joey Calderazzo on All About Jazz!
Pour certains entre nous la période des fêtes est un peu longue sans le jazz. Sur ALLABOUTJAZZ vous pourrez vous régaler avec le pianiste Joey Calderazzo, pianiste américain en Trio et comme membre dans le fameux quartet de saxophoniste de la Nouvelle-Orléans de Branford Marsalis.
Malheureusement ce quartet de Branford Marsalis n'a pas prévu de faire un tour en Europe en 2012, donc on ne pourra pas écouter ce musique de la Nouvelle Orléans moderne pendant le Festival Jazz à Junas 2012..
L'article sur Joey Calderazzo compte 4 pages, seulement en anglais, mais cela vaut la peine de lire.
Pour tout l'article cliquez sur: http://www.allaboutjazz.com/php/article.php?id=40972
Joey Calderazzo: Improviser in Top Form
By Published: December 19, 2011
Creative musicians are generally an insightful lot: people that have curious minds but also have a sense of direction—a sense of purpose, if not a search for it. They express what they see, what they experience. Pianist Joey Calderazzo is among those.A man of extraordinary talent at the keyboard, he's held the piano chair in Branford Marsalis' band for some 11 years and also spent a long tenure with Michael Brecker. Both of those men have had a huge influence on Calderazzo, and he is unabashed about saying so. He carries lessons learned from those relationships. He also stays in touch with what fellow pianists are doing and with what's happening on the music scene. He's interested in probing music, not just playing it.
He's currently leading his own trio, while still being a vital cog in the Marsalis organization. In fact, 2011 saw the release of a duet record with Marsalis—Songs of Mirth and Melancholy (Marsalis Music)—and the recording of a new Marsalis quartet album to be released in 2012. It has no title yet, but Calderazzo is high on it.
Speaking in the fall of 2011, Calderazzo had just come off the European leg of a tour with his trio. He was about to set off again with his men—drummer Donald Edwards and bassist Orlando Le Fleming—to Lebanon, Turkey, Norway and Italy. He was tired. Getting his own group out there requires a lot of energy. Traveling with Brecker or Marsalis is one thing, he notes. Negotiating his own trio around the globe is another. It isn't, he says, straightforward or glamorous. "I've been assured by everybody that no matter who you are, you've got to start somewhere," he quips. He looks forward to the trio performances, despite the rigor involved. He's glad to have his own group out there. Enjoying the performances makes it all worthwhile.
mercredi 21 décembre 2011
Arte Liveweb: Joachim Kühn et Archie Shepp à Frankfurt
42e Festival de Jazz de Francfort 2011
Filmé le 28/10/2011 | En ligne encore pendant 35 jours et 1 heure
Description
« Still crazy after all these years… » – Il fallait qu’ils se rencontrent, c’est enfin chose faite. Les deux vétérans de chez « Impulse! », Archie Shepp et Joachim Kühn, se retrouvent à Francfort pour un duo éclatant. D’un côté, l’Afro-Américain qui, dans la sonorité complexe de son saxophone, fait vibrer en lame de fond les histoires douloureuses de son peuple, de l’autre, le pianiste de la Vieille Europe, qui marie Jean-Sébastien Bach au free jazz : ils interprètent aussi bien des standards que leurs propres compositions, avec un jeu de saxophone ténor dont l’oscillation entre une adresse blafarde à l’au-delà et une interpellation des sens, entre le cantilène et le cri, est un art du son parmi les plus analysés de l’histoire du jazz.Photo : S. Thiebaut
mardi 20 décembre 2011
Bonnes Fêtes de Fin d'Année
dimanche 18 décembre 2011
Décès d'un grand arrangeur de jazz: Bob Brookmeyer
Rédaction en ligne
vendredi 16 décembre 2011, 22:58
On vient d’apprendre le décès de Bob Brookmeyer, à l’âge de 82 ans. Ce natif de Kansas City était l’un des meilleurs arrangeurs pour grande formation.
L’un des meilleurs arrangeurs, donc, à l’image de son aîné Gil Evans, qui avait quant à lui écrit ou arrangé quelques-uns des meilleurs disques de Miles Davis. A la fois pianiste, tromboniste, arrangeur et compositeur, il avait fait ses débuts dans l’orchestre de Gerry Mulligan dans les années 50, avant de s’illustrer auprès du Thad Jones/Mel Lewis Orchestra, un des meilleurs big band US depuis les années 60. Depuis quelques années, Bob Brookmeyer faisait partie du collectif Artishare, qui proposait à des amateurs du monde entier de financer les nouveaux enregistrements de musiciens réputés (dont Maria Schneider ou Jim Hall). Un principe de crowdfunding qui permettait à un public petit mais enthousiaste de participer directement à la création d’œuvres majeures. La musique et les compositions de Brookmeyer se caractérisaient par une grande finesse et un extraordinaire sens de la mélodie, faisant un pont entre les grandes formations classiques et une saveur contemporaine qui restait très accessible à l’amateur de musique. (T.T.)
le site du compositeur www.bobbrookmeyer.com
Sur la vidéo : Bob Brookmeyer en répétition avec le Vanguard Orchestra, héritier du Thad Jones/Mel Lewis Orchestra
Video sur www.lesoir.be de dimanche 18 décembre 2011
Dernier CD de Bob Brookmeyer était " Standards" avec le New Art Orchestra et la chanteuse Fay Claassen bien connue du festival Jazz à Junas de 2006!
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samedi 17 décembre 2011
Vinyls de Blue Note en 45 tours pour Noël?
Qui ne connait pas le label Blue NoteRecords de jazz fondé en 1939 par Alfred Lion et Max Margulis et ses musiciens de jazz comme Art Blakey, Lee Morgan, Hank Mobley et autres?
Avec les pochettes des disques qui sont des vrais oeuvres d'art par les photos de Francis Wolff ou le design exceptionnel du graphiste Reid Miles et le son, ce son typique de Blue Note par l'ingénieur de son Rudy Van Gelder
On a déjà beaucoup écrit sur cet aventure de jazz exceptionnel; il existe un livre de Richard Cook sur l'histoire du label, , des vinyls de haut gamme et prix (pression japonais), des CD's de rematérisation (pas cher en Europe), des videos et autres.
Mosaic Records fondé par Bruce Lundvall mets sur le marché des enregistrements faites par Blue Note jamais commercialises; Mosaic est maintenant dirigé par le sympathique Michel Cuscuna.
Claude Nougaro était le premier français pour enregistrer sur le label Blue Note; maintenant il y a des autres français comme: Jacky Terrasson, China Moses avec Ralph Lemonnier.
En plus il y a une groupe de fans de Blue Note « Music Matters « qui font de rematérisation de vinyls en 45 rpm ; si cela vous intéresse cliquez sur le lien vers 'All About Jazz' en des-sous
Si vous êtes fan de Blue NoteRecords ça vaut vraiment la peine de visiter ces 2 sites et même aussi visiter le site de MOSAIC Records pour des trouvailles de jazz hard-bop; le texte est en anglais
Music Matters: The Blue Note Reissue Series
Music Matters has been reissuing classic Blue Note jazz records since 2007...
ou sur leur site :http://www.musicmattersjazz.com/
vendredi 16 décembre 2011
Saison Jazz à Junas 2012
SAISON JAZZ A JUNAS 2012 : - LUNEL-VIEL, le 3 février 2012 : ERIC LEGNINI TRIO feat Hugh COLTMAN - LE VIGAN, le 10 février 2012 : TRIO ZEPHYR et PIERRE DIAZ - NIMES, le 22 février 2012 : ANNE PACEO QUINTET - SOMMIERES, le 9 mars 2012 : DENIS FOURNIER TRIO feat Tomeka REID + JEAN-PIERRE JULLIAN SEXTET - LE VIGAN, 13 et 14 avril : Festival du Vigan (Kora Jazz Band, N'guyen LE, Michel Portal, Yron Herman, Omar Sosa etc...) - AIGUES-VIVES, le 4 mai : PING MACHINE - JUNAS, le 16 juin : Guillaume Séguron, Samuel Silvant et les èlèves de l'école d'Aujargues
mercredi 14 décembre 2011
Bilan du concert Trio d'n Bas
Continuant son travail de collaboration avec les structures culturelles du territoire, JAZZ A JUNAS a organisé un concert le vendredi 9 décembre en partenariat avec Jazz 70 . Dans le cadre des 5èmes Journées Jazz en L’R, les deux associations ont invité les musiciens du Trio d’en Bas à se produire sur la scène nîmoise de la Milonga del Angel pour un concert unique qui marque l’aboutissement d’un travail de création initié en résidence. Après un prix Jazz Migration en 2010 et riche de ses multiples expériences transartistiques, le trio s'est offert une nouvelle étape de réflexion : la capture de l'instant et son immortalisation. Vaste programme pour ces explorateurs-déchiffreurs, ouvriers sur-qualifiés en arts de l'éphémère et adeptes du décalage provocateur. Ce nouveau projet musical fera l’objet d’un premier album live, sortie prévue en septembre 2012, dont certains morceaux ont été enregistrés pendant ce concert.
Près de 100 personnes ont écouté les improvisations et compositions de ce trio aux multiples facettes et instruments. A la découverte de sons inattendus sortis du saxophone, de la clarinette et des casseroles-percussions d’Arnaud Rouanet, soutenus par la rythmique du batteur Yoann Scheidt et accompagnés par le piano de Samuel Bourille, le Trio d’en Bas a fait voyager le public dans son univers musical original et innovant.
Les trois musiciens se sont offerts cette étape nîmoise avant de repartir sur les routes pour une résidence à la Réunion, une tournée de concerts en Amérique Latine et en Russie. Jazz à Junas et Jazz 70 ont été très heureux d’avoir pu programmer ces musiciens hors du commun dans un lieu de spectacle à l’ambiance chaleureuse et accueillante.
Sarah Bessié
dimanche 11 décembre 2011
Yaron Herman New Quartet
Yaron Herman New Quartet
Vendredi 25 Novembre 2011 01:14
Il en avait d'abord rêvé ; il en parlait à voix basse depuis la rentrée ; il est en train de le réaliser et c'est officiel : le pianiste Yaron Herman, que l'on avait essentiellement aperçu en trio ou en solo (et occasionnellement en duo avec Michel Portal), se lance dans un nouveau groupe et ce sera un quartet.
Il a choisi Émile Parisien (saxophones), Stéphane Kerecki (contrebasse) et Ziv Ravitz (batterie). Le quartet va enregistrer en février prochain pour Act qui sortira l'album le 28 septembre 2012.
Il a choisi Émile Parisien (saxophones), Stéphane Kerecki (contrebasse) et Ziv Ravitz (batterie). Le quartet va enregistrer en février prochain pour Act qui sortira l'album le 28 septembre 2012.
Article apparue sur le blog de France Musique d'Alex Dutilh de 25 novembre
vendredi 9 décembre 2011
Pour passer une samedi soir agréable au Ever'In Nîmes
Si vous voulez vous faire plaisir ou faire plaisir à votre entourage en cette fin d’année, Le Jazz Est Là organise une vente exceptionnelle de CD de jazz pour soutenir l’Association (principalement du label Futura Marge, mais aussi du label Rude Awakening de Montpellier, de CD de musiciens venus lors de nos concerts, de CD d’occasion) et de revues de Jazz à des prix très intéressants, le SAMEDI 10 DECEMBRE de 16h30 à 20h à l’Ever’in (place Séverine) à Nîmes. Vous pourrez également profiter de l’exposition « Jazz in Watercolors » de Ton Van Meesche qui est prolongée et de la projection (entre autres) sur les écrans de l’Ever’in , de l’historique film « Jammin the Blues » primé en 1944 dans lequel on peut voir de rares images de géants de l’époque (Charlie Parker, Lester Young…). N’hésitez pas à y faire un petit tour. C’est une occasion de se retrouver dans une ambiance jazz avant la reprise de nos concerts en 2012. Bonne fin d’année à tout le monde. Le Jazz Est Là http://www.lejazzestla.fr
mercredi 7 décembre 2011
Bilan du concert Elliott Murphy à Vergèze
Pour la 7ème année consécutive, la Mairie de Vergèze a fait confiance à Jazz à Junas pour proposer une programmation dans sa ville. Résultat : près de 350 personnes à Vergèze Espace et une ambiance électrique au concert d’Elliott Murphy and the Normandy all Stars le vendredi 2 décembre dernier.
En partenariat avec l’association Courant Scène, Jazz à Junas a proposé une soirée rock-blues avec en première partie l’artiste nîmois Pascal Gasquet qui a enchanté le public avec ses compositions authentiques, qui posent un regard juste sur le monde. Puis est arrivé Elliott Murphy and the Normandy all Stars, tout droit venus du Havre. Deux guitares, une basse, une batterie et la voix unique d’Elliott Murphy pour un concert qui a duré toute la soirée, jusqu’à une improvisation en acoustique à deux pas d’un public enchanté. Des fans s’étaient déplacés de la France entière pour venir écouter ce songwriter chaleureux. On a aussi découvert un Elliott Murphy généreux avec les enfants. En effet, environ 180 écoliers de Vergèze ont bénéficié d’un concert exclusif dans l’après-midi pendant lequel Elliott Murphy a parlé de sa musique, fait écouter ses compositions mais aussi des standards. Il a également été accompagné par les enfants qui avaient appris une de ses chansons en classe. Et il a terminé par une longue séance d’autographes…
L’association Jazz à Junas a découvert Vergèze Espace à l’occasion de ce concert; le défi de remplir cette grande salle a été relevé. Dans l’attente d’un prochain rendez-vous.
mardi 6 décembre 2011
Prolongation de l'exposition de "Jazz in Watercolors'
Ton van Meesche, peintre de jazz et bénévole de Jazz à Junas va exposer ces aquarelles "Jazz in Watercolors"
Lieu : Ever'In Café/restaurant ,1 place Séverine à Nîmes
Dates : du 10 novembre au 31 décembre 2011
Horaires : heures d'ouverture du café/restaurant
Lieu : Ever'In Café/restaurant ,1 place Séverine à Nîmes
Dates : du 10 novembre au 31 décembre 2011
Horaires : heures d'ouverture du café/restaurant
Soyez les bienvenus!
www.jazzajunas.asso.fr
www.jazzajunas.blogspot.com
http://facebook.com/jazzajunas
www.tonjazz.eu
www.lejazzestla.fr
lundi 5 décembre 2011
Concert Trio d'en Bas vendredi 9 décembre La Milonga del Angel
JAZZ A JUNAS présente
TRIO D'EN BAS
Arnaud Rouanet : saxophone
Samuel Bourille : clavier, accordéon
Yoann Scheidt : batterie, voix, percussions
VENDREDI 9 DECEMBRE
20H30
MILONGA DEL ANGEL
NIMES
En partenariat avec Jazz 70
Dans le cadre des 5e journées Jazz en L'R qui auront lieu du 7 au 11 décembre, Jazz à Junas s'associe avec Jazz 70 et Réseau en scène Languedoc-Roussillon pour vous proposer une soirée avec le Trio d'en Bas.
Entre délicieuses mélodies acidulées, entraînantes musiques de bal et lancinantes compositions dominées par le son rageur et douloureux d’un saxophone, bien difficile de classer le Trio d’en bas. Tant mieux, c’est voulu !
Élevés aux côtés du grand sorcier Bernard Lubat, ces 3 musiciens n'ont de cesse de franchir en permanence les lignes jaunes et déverser sur notre monde tiède un désordre salutaire, voire nécessaire. De fait, la compagnie revendique « une vision sociale de la musique et de l’art en général, la dérive sociétale du tout commercial devenant une source d’inspiration ». Il y a dans cette musique enthousiasmante d’énergie et de charisme, un décalage festif et un goût de la farce qui la rapprochent parfois de la musique de Frank Zappa.
Ce concert sera enregistré pour la sortie d’un album live !
Tarifs : 16 € / 13 € (adhérents Jazz 70, Jazz à Junas, Jazz en L’R, étudiants, chômeurs)
Réservations auprès de JAZZ 70 : jazz-70@hotmail.fr http://jazz70.blogs.com
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samedi 3 décembre 2011
Les Enfants d'Elliott Murphy
Hier soir, c'était vraiment un grand concert du bon vieux temps avec un public très dynamique devant les Rockers et Elliott Murphy , il y a avait dans l'après-midi un concert improvisé pour les élèves de Vergèze, pour seul but de les "transformer" en bons jeunes Rockers pour le futur.
Merci à Elliott Murphy et les Normandy All Stars: Olivier Durand, Alan Fatras et Laurent Pardo
lundi 28 novembre 2011
samedi 26 novembre 2011
Elliott Murphy, concert le 2 décembre à Vergèze
Le blues qui rit d'Elliott Murphy
Elliott Murphy a tourné avec les grands du Blues: en première partie de John Lee Hooker aux USA, avec Albert King en France. Il a réalisé un disque entier d'hommages à Muddy Waters et à ses inspirateurs bluesmen (Elliott Murphy Gets Muddy). Pourtant, sa peau reste à jamais marquée par l'immersion dans l'univers de Lou Reed. Il se fondit dans la bande d'Andy Warhol. Les notes de pochette (liner notes) du vinyle Velvet Underground Live, en 1969, c'est lui («mon premier fait d'armes...»). Elliott épouse la marginalité du Rock froid, cru, radical, et poétique de l'auteur de Walk on the Wild Side.
Aujourd'hui, la double signature du blues et de l'underground grave le style de l'Américain de Manhattan, né en 1949. A l'époque, selon ses dires, «on me disait le plus européen de tous. Je ne le renie pas. J'étais attiré par la littérature européenne». D'ailleurs, l'héritier de la poésie Beat et de Jack Kerouac, que le roman d'Hemingway Paris est une fête subjugua, habite la capitale française depuis plus de vingt ans. Il mènerait une vie retirée... si ce n'était le Rock!
Devant moi, noyé dans le décor orange (nappe comprise) hyper-kitsch du restaurant Le Vieux Châtelet, on dirait Johnny Depp dans Pirate des Caraïbes (colliers, bagues, foulards, bandana bleu marine). Le regard est doux, le port serein, le verbe choisi. Les mains ne tremblent pas. Il parle français couramment.
Elliott raconte posément l'enregistrement du disque au Havre: onze de ses meilleures chansons (d'où le titre éponyme du CD sorti en mars). La production de son fils Gaspard, 20 ans, l'a épaté. Ce dernier dépoussière les arrangements. Eliott signe son 31ème disque mais peut se promener tranquille sur les trottoirs parisiens. Même si l'artiste représente une star pour de nombreux amateurs, pas besoin de lunettes noires.
Avec le guitariste Olivier Durand et le claviériste Kenny Margolis, le “Murph” signe un disque somptueux, imprégné de Blues. «Tout comme mon premier disque, marqué par les influence de Janis Joplin, Jim Morrison et BB King. Par la suite, je me suis entiché de la country: je l'ai également épousée. J'ai toutefois continué à appuyer ma musique sur deux pieds, l'intensité du blues-l'émotion du rock.» Dans le groove envoûtant, on identifie sans confusion possible le balancement du bluesman Jimmy Reed. Le parcours d'Elliott Murphy présente une autre référence: Bruce Springsteen. L'ami de toujours. Il invite Murphy sur scène chaque fois qu'il passe à Paris. La dernière fois, c'était au Parc des Princes, pour deux chansons, en 2008. Bruce a également envoyé un message au téléphone en direct pendant le concert du New Morning, pour lui souhaiter bon anniversaire, en 2009. Pour le disque, Murphy a logiquement sollicité la vocaliste de son pote, Lisa Lowell.
La tournée qu'il amorce (lancement au New Morning les 18 et 19 mars) permettra au public de savourer les classiques Gone, Gone, Train Kept Rollin, Rain Rain Rain, Rock'n roll n' Rock'n roll. Sans oublier l'enivrant Poison n'Grace, au refrain accrocheur. Les paroles décrivent les vibrations des villes de l'intérieur, les paysages urbains avec des sentiments. Les textes sont très "écrits". Littéraire de haut en bas (il a publié deux romans), le "Murph" revendique deux ressorts: «le rock, ma drogue; ma religion, les mots. Je confie mon destin dans les mots».
Sentant le bon client, il sert l'aphorisme qui tue: «Si vous jouez un blues à l'envers, vous sortez de prison, votre femme revient, et vous retrouvez un boulot!» Holaaaaa! Ça le fait ! J'ai déjà produit mon effet à plusieurs reprises en société avec la formule. Mais pour le coeur, les blues à l'endroit d'Elliott me suffisent largement.
Bruno Pfeiffer
Photos : Anne Lenormand pour Libération
CD
Elliott Murphy – Label Last Call/WAGRAM
Extrait de Libération sur Elliott Murphy, pour vous mettre dans la bonne ambiance pour le concert de Murphy le vendredi 2 décembre à Vergèze
vendredi 25 novembre 2011
Décès du batteur Paul Motian à l'âge de 80 ans (article en français)
Paul Motian nous a quittés
Nous avons appris avec émoi la mort de Paul Motian mardi 22 novembre 2011, des suites d’une maladie du sang et de la moelle osseuse. Il avait 80 ans. Nos pensées vont à sa soeur, Sarah McGuirl, ainsi qu’à ses proches.
Né en 1931 à Philadelphie sous le nom de Steven Paul Motian, ce batteur d’origine arménienne a grandi à Providence, New Jersey. Son instrument a d’abord été la guitare, en raison de son goût pour les musiques populaires modernes et pour les musiques traditionnelles grecques et turques. C’est à douze ans qu’il commence à jouer de la batterie dans divers orchestres scolaires. A quinze ans, il découvre le jazz et écume les concerts de la ville avant de partir en tournée en Nouvelle-Angleterre. C’est dans cet élan musical intense qu’il forme son oreille et son jeu, en accordant une attention toute particulière à Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Bud Powell et Max Roach.
C’est avec le Bill Evans Trio que Paul Motian se fera un nom. Jusqu’à la mort de Scott LaFaro en 1961, tous trois enregistreront quelques classiques indémodables où il fait déjà entendre son jeu unique. Chuck Israels puis Gary Peacock remplaceront LaFaro, mais la magie ne sera plus la même : Motian quitte le trio en 1963 pour rejoindre Paul Bley. Si leur collaboration est courte (un an environ), Motian ne cessera de dire combien Bley lui aura ouvert de nouvelles perspectives et incité à se dégager des formes fixes. Sous son impulsion, il fréquente quelques jazzmen peu orthodoxes, tels qu’Albert Ayler, Don Cherry, Pharoah Sanders et Mose Allison.
En 1966, il intègre son second grand groupe, le quartet de Keith Jarrett, au sein duquel il officie jusqu’en 1977 aux côtés de Charlie Haden et Dewey Redman. Les labels Atlantic, Impulse ! et ECM illustrent abondamment leurs échanges musicaux.
Motian attendra 1972 pour entreprendre une carrière de leader. Décidé à ne pas s’en tenir au strict domaine de la percussion, il achète un piano à Keith Jarrett et étudie donc la composition. Conception Vessel paraît cette même année chez ECM, suivi de Tribute en 1974 chez Pinnacle. Ces disques réunissent standards et originaux qu’il a composés au piano. A partir de Dance (1977), il a un groupe régulier comportant Joe Lovano au saxophone (il jouera très souvent avec lui par la suite). Il jouera également avec Bill Frisell à partir de 1980, les deux musiciens accordant avec une osmose rare leurs jeux aériens, tout en continuant d’enregistrer pour Soul note, ECM et JMT et d’accompagner divers musiciens à la batterie, tels que Geri Allen, Masabumi Kikuchi, Marilyn Crispell ou Enrico Pieranunzi.
Au cours des années 2000, lassé par le rythme des tournées, il décide de ne plus quitter New York. Cela ne semblera pas affecter sa créativité puisque, tout récemment encore, il restait très actif sur la scène du Village Vanguard.
Que dire enfin du jeu de Motian ? Sa signature était l’une des plus singulières du jazz moderne. Déployant des trésors infinis de nuances, il a su retourner un à un tous les présupposés de la batterie pour en faire un instrument-caméléon. Il en jouait comme d’un instrument mélodique tout en maintenant une pulsation rampante. Il savait comme nul autre déplacer les repères de l’auditeur et intervertir les rôles des musiciens au sein de ses différents groupes. A l’aide d’un vocabulaire qu’il voulait délibérément raréfié, il a su développer un langage d’une rare ingéniosité où un coup de balai tient à la fois un rôle rythmique et atmosphérique, où la cymbale se veut une couleur autant qu’un accent. Sa grosse caisse elle-même, accordée très bas, n’avait jamais frontalement un rôle rythmique.
On dit souvent, en assumant le cliché, que la musique transcende les mots, qu’elle ne se laisse pas verbaliser. Si la formule contient une part de vérité, Motian l’a peut-être incarnée mieux que tout autre : son style, économe et élégant, tient de l’énigme absolue et a donné une troublante intensité au mot d’ordre « less is more ».
Né en 1931 à Philadelphie sous le nom de Steven Paul Motian, ce batteur d’origine arménienne a grandi à Providence, New Jersey. Son instrument a d’abord été la guitare, en raison de son goût pour les musiques populaires modernes et pour les musiques traditionnelles grecques et turques. C’est à douze ans qu’il commence à jouer de la batterie dans divers orchestres scolaires. A quinze ans, il découvre le jazz et écume les concerts de la ville avant de partir en tournée en Nouvelle-Angleterre. C’est dans cet élan musical intense qu’il forme son oreille et son jeu, en accordant une attention toute particulière à Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Bud Powell et Max Roach.
- Paul Motian © H. Collon/Objectif Jazz
C’est avec le Bill Evans Trio que Paul Motian se fera un nom. Jusqu’à la mort de Scott LaFaro en 1961, tous trois enregistreront quelques classiques indémodables où il fait déjà entendre son jeu unique. Chuck Israels puis Gary Peacock remplaceront LaFaro, mais la magie ne sera plus la même : Motian quitte le trio en 1963 pour rejoindre Paul Bley. Si leur collaboration est courte (un an environ), Motian ne cessera de dire combien Bley lui aura ouvert de nouvelles perspectives et incité à se dégager des formes fixes. Sous son impulsion, il fréquente quelques jazzmen peu orthodoxes, tels qu’Albert Ayler, Don Cherry, Pharoah Sanders et Mose Allison.
En 1966, il intègre son second grand groupe, le quartet de Keith Jarrett, au sein duquel il officie jusqu’en 1977 aux côtés de Charlie Haden et Dewey Redman. Les labels Atlantic, Impulse ! et ECM illustrent abondamment leurs échanges musicaux.
Motian attendra 1972 pour entreprendre une carrière de leader. Décidé à ne pas s’en tenir au strict domaine de la percussion, il achète un piano à Keith Jarrett et étudie donc la composition. Conception Vessel paraît cette même année chez ECM, suivi de Tribute en 1974 chez Pinnacle. Ces disques réunissent standards et originaux qu’il a composés au piano. A partir de Dance (1977), il a un groupe régulier comportant Joe Lovano au saxophone (il jouera très souvent avec lui par la suite). Il jouera également avec Bill Frisell à partir de 1980, les deux musiciens accordant avec une osmose rare leurs jeux aériens, tout en continuant d’enregistrer pour Soul note, ECM et JMT et d’accompagner divers musiciens à la batterie, tels que Geri Allen, Masabumi Kikuchi, Marilyn Crispell ou Enrico Pieranunzi.
- Paul Motian © H. Collon/Objectif Jazz
Au cours des années 2000, lassé par le rythme des tournées, il décide de ne plus quitter New York. Cela ne semblera pas affecter sa créativité puisque, tout récemment encore, il restait très actif sur la scène du Village Vanguard.
Que dire enfin du jeu de Motian ? Sa signature était l’une des plus singulières du jazz moderne. Déployant des trésors infinis de nuances, il a su retourner un à un tous les présupposés de la batterie pour en faire un instrument-caméléon. Il en jouait comme d’un instrument mélodique tout en maintenant une pulsation rampante. Il savait comme nul autre déplacer les repères de l’auditeur et intervertir les rôles des musiciens au sein de ses différents groupes. A l’aide d’un vocabulaire qu’il voulait délibérément raréfié, il a su développer un langage d’une rare ingéniosité où un coup de balai tient à la fois un rôle rythmique et atmosphérique, où la cymbale se veut une couleur autant qu’un accent. Sa grosse caisse elle-même, accordée très bas, n’avait jamais frontalement un rôle rythmique.
On dit souvent, en assumant le cliché, que la musique transcende les mots, qu’elle ne se laisse pas verbaliser. Si la formule contient une part de vérité, Motian l’a peut-être incarnée mieux que tout autre : son style, économe et élégant, tient de l’énigme absolue et a donné une troublante intensité au mot d’ordre « less is more ».
par Mathias Kusnierz // Publié le 24 novembre 2011
Article mis dans Citizen Jazz du 24 novembre
mercredi 23 novembre 2011
Les résidences de "Jazz en L'R" 2012
Les résidences de « Jazz en l’R » 2012
Le collectif Jazz en L’R, soutenu en grande partie par la région Languedoc-Roussillon, à retenu trois groupes pour ses résidences 2012 (dix jours de répétitions et au moins trois concerts dans la région, organisés par les diffuseurs du collectif : Le Théâtre de Sète, Jazz à Junas et Jazzèbre).
Les projets élus (dont les porteurs doivent résider dans la région) parmi les quatorze présentés :
Impérial quartet avec Gérald Chevillon (sax), Joachim Florent (cb), Damien Sabatier (sax) et Antonin Leymarie (bat).
Solo pour trois avec Guillaume Séguron (cb), Patrice Soleti (guit) et Lionel Garcin (sax).
Rue Trivalle avec "Pierre Diaz (sax) et Laurent Cavalié (chant, acc).
Les projets élus (dont les porteurs doivent résider dans la région) parmi les quatorze présentés :
par Frank Bigotte
http://www.citizenjazz.com/Les-residences-de-Jazz-en-l-R-2012.html
Décès du batteur Paul Motian à l'âge de 80 ans
Article dans l'International Herald Tribune de mercredi 23 novembre
Paul Motian, Jazz Drummer, Is Dead at 80
By BEN RATLIFF
Published: November 22, 2011 Tumblr
Paul Motian, a drummer, bandleader, composer and one of the most influential jazz musicians of the last 50 years, died on Tuesday in Manhattan. He was 80 and lived in Manhattan.
The cause was complications of myelodysplastic syndrome, a blood and bone-marrow disorder, said his niece, Cindy McGuirl. Mr. Motian was a link to groups of the past that informed what jazz sounds like today. He had been in the pianist Bill Evans’s great trio of the late 1950s and early 1960s and in Keith Jarrett’s so-called American quartet during the 1970s. But it was in the second half of his life that Mr. Motian found himself as a composer and bandleader, with work that could be counterintuitive or straightforward, runic or crowd-pleasing.
Stylish and alert — he wore sunglasses in the dark and laughed often and loudly — he worked steadily for decades, and for the last six years or so almost entirely in Manhattan. He had the support of the record producers Stefan Winter and Manfred Eicher, who released his music on the labels Winter & Winter and ECM, and of Lorraine Gordon, the proprietor and presiding spirit of the Village Vanguard, who booked him many times a year, either in his own groups or those of others. (In his 70s he grew tired of traveling, and anyway, he said, he preferred the sound of his drum kit at the Vanguard.)
The many musicians he played with regularly included the saxophonist Joe Lovano and the guitarist Bill Frisell, with whom he had a working trio; the pianist Masabumi Kikuchi; the saxophonists Greg Osby, Chris Potter and Mark Turner, with whom he played in trios and quartets; the members of the Electric Bebop Band, with multiple electric guitars, which in 2006 became the Paul Motian Band; and dozens of others, from developing players to old masters.
For nearly all of his bands, his repertory was a combination of terse and mysterious originals he composed at the piano, American-songbook standards and music from the bebop tradition of his youth by the likes of Bud Powell, Thelonious Monk, Charlie Parker and Charles Mingus.
Stephen Paul Motian (he pronounced his surname, which was Armenian, like the word “motion”) was born in Philadelphia on March 25, 1931, and reared in Providence, R.I. In 1950 he entered the Navy. After briefly attending its music school in Washington, he sailed around the Mediterranean until 1953, when he was stationed in Brooklyn. He was discharged a year later.
He met Evans in 1955, and by the end of the decade he was working in a trio with him and the bassist Scott LaFaro. That group, in which the bass and drums interacted with the piano as equals, continues to serve as an important source of modern piano-trio jazz.
In the late 1950s and early 1960s Mr. Motian played with many other bandleaders, including Lee Konitz, Warne Marsh, Mose Allison, Tony Scott, Stan Getz, Johnny Griffin and, for a week, Monk. After leaving his partnership with Evans, he worked steadily with the pianist Paul Bley, whom he often credited with opening him up to greater possibilities.
“All of a sudden there was no restrictions, not even any form,” he told the writer and drummer Chuck Braman in 1996. “It was completely free, almost chaotic.”
In an interview on Tuesday, Mr. Bley recalled: “We shared the same philosophy, musically. He knew that what he was doing in the past was not his answer. What he lived for was growth and change.”
Then, and even more with Mr. Jarrett’s quartet in the 1970s, Mr. Motian moved away from swing-based rhythm; he improvised freely, or played off melodic form. Eager to grow beyond percussion, he studied and composed on a piano he had bought from Mr. Jarrett, and in 1973 he made a record of his own compositions for ECM, “Conception Vessel,” with Mr. Jarrett and others. One of the last records he made with Mr. Jarrett’s quartet, “Byablue” (1977), consisted mostly of Motian originals.
But the old sense of swing never left, and it later became abundantly clear again, whether he was playing an original sketch built on uneven phrasing with gaps of silence or a root text of jazz like “Body and Soul.” Sometimes he would strip a beat to absolute basics, the sound of brushes on a dark-toned ride cymbal and the abrupt thump of his low-tuned kick drum. Generally, a listener could locate the form, even when Mr. Motian didn’t state it explicitly.
“With Paul, there was always that ground rhythm, that ancient jazz beat lurking in the background,” said the pianist Ethan Iverson, one of the younger bandleaders who played with and learned from him toward the end.
Mr. Motian’s final week at the Vanguard was with Mr. Osby and Mr. Kikuchi, in September. “He was an economist: every note and phrase and utterance counted,” Mr. Osby said on Tuesday. “There was nothing disposable.”
He is survived by his sister, Sarah McGuirl.
lundi 21 novembre 2011
La Femme est l'Avenir du Jazz
FEMMES DE JAZZ
Article trouvé dans les Allumés du Jazz de Février 2011
Parallèlement au déferle- ment régulier de chan- teuses dans les bacs de ce qui subsiste de rayons jazz, on assiste à l'apparition tout aussi régulière de musiciennes accé- dant à une réelle notoriété. Le relais médiatique du phéno- mène par les revues spécialisées (ou non) laisse ainsi penser que, addition faite des vocalistes et des instrumentistes, le jazz se féminise.
Or, c'est un fait, qu'un sur vol de la littérature, des dic- tionnaires et autres encyclopé- dies qui jalonnent l'histoire du jazz, prouve à l'évidence qu'à l'exception de quelques grandes voix le panthéon du jazz n'affiche qu'une très pauvre représentation féminine.
En témoigne aussi la récente antho- logie « Les Géants du Jazz », pro- posée à ses lecteurs par le jour- nal Le Monde : sur quarante élus, quatre chanteuses (Bessie Smith, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan). A ce niveau (les grands, les incon- tournables), la seule absence d'une Mary Lou Williams est proprement scandaleuse et montre bien comment, au fil du temps, silence et indifférence se sont ligués pour conser ver au jazz sa suprématie masculine. Il suffit pourtant de remonter honnêtement le temps jusqu'aux plus lointaines origines du jazz pour y rencontrer nombre d'es- timables et talentueuses instru- mentistes. Suivez le guide...
Hardin Armstrong. Les divers témoignages les concernant font état de caractères bien trempés dans la mesure où, outre la difficulté à s'intégrer à un milieu d'hommes, ces femmes-là étaient généralement désavouées par leurs familles pour manque évident de respec- tabilité.
Il n'était pas rare pourtant que le jazz se joue en famille : Irma, soeur aînée de Lester Young jouait du saxophone avec ses frères ; tout comme Léontine (piano) et Marjorie (saxo- phone) Pettiford ; ou encore Norma Teagarden (piano).
Progressivement, et la crise économique n'arrange pas les choses, les musiciennes sont partagées entre faire de la musique et gagner de l'argent. Elles deviennent une concur- rence pour les musiciens. Dans ce contexte, la ségrégation noir/blanc se double de celle homme/femme. C'est ainsi que Blanche Calloway est délaissée, au profit de son frère Cab, par Ir ving Mills alors impresario du Cotton Club. Elle constituera cependant un orchestre remar- quable avec des musiciens comme Ben Webster, Vic Dickenson, Clyde Hart et Cozy Cole, mais le succès restera moindre.
A noter que le développement de ces orchestres de femmes ne se fait pas sans débat. Un cri- tique écrit dans la revue Down Beat que les femmes ne dispo- sent pas d'un certain nombre de qualités indispensables au jazz, notamment qu'elles ne swin- guent pas. Ce qui lui vaut quelques répliques cinglantes de musiciennes dans le numéro suivant.
Au-delà de ces difficultés, un certain nombre d'orchestres de femmes connaissent leur part de succès : celui d'Ina Ray
Hutton « and his Melodears » (musiciennes blanches), les « Harlem Playgirls » (musiciennes noires) et, surtout, «The International Sweethearts of Rhythm », sans doute le meilleur. Il doit beau- coup au talent d'arrangeuse de la trompettiste Edna Williams, puis à Anna Mae Winburn qui lui succède à la tête de la forma- tion et bénéficie des arrange- ments de Eddie Durham. L'orchestre, mixte au plan racial, connaîtra de sérieux pro- blèmes lors de ses déplacements dans le Sud mais se produira jusqu'en 1948, époque où, comme l'ensemble des grands orchestres, les Sweethearts subissent le changement de mode et le contrecoup de la fin de la guerre au plan écono- mique.
De ces ensembles féminins émergent quelques personnali- tés solistes : Dolly Jones, Ernestin « Tiny » Davis, Estella Slavin, Valaida Snow (« Queen of the trumpet »), Jane Sager (trompette) ; Irma Young, L'Ana Webster, Viola Burnside (saxophone) ; Edythe Turham, Mar y Colston Kirk, Doris Peavey (piano).
De ces années d'après-guerre, on se doit de retenir quelques autres pianistes exception- nelles. D'abord, toujours en activité, Marian McPartland et Barbara Carroll. Puis aussi Jutta Hipp (3 albums sur Blue Note), Lorraine Geller, Bertha Hope et
Pat Moran. Sur les autres instruments se
sont distinguées : Norma Carson, Jean Starr, Clora Bryant (trom- pette) ; Willene Barton, Kathleen Stobart, Vi Redd (saxophone) ; Melba Liston (trombone) ; Marjorie Hyams, Terry Pollard (vibraphone) ; Mary Osborne (guitare) ; Corky Hale, Dorothy Ashby (harpe) ; Vivian Garry, June Rotenberc, Lucile Dixon (contrebasse) ; Bridget O'Flynn, Rose Gottesman, Elaine Leighton (batterie).
La fin de la seconde guerre mondiale renvoie les femmes au foyer et aux tâches domes- tiques. Nombre de musiciennes se « sacrifient » pour élever les enfants et stoppent leur car- rière. Certaines choisissent de la poursuivre et, pour pallier à l'in- suffisance de sollicitations de la part de leurs confrères mâles, renouent avec l'alternative des orchestres de femmes. Mais cette fois, plutôt en petites for- mations. C'est le cas de Vi Burnside, Flo Dreyer et de Beryl Booker qui joue, sur la 52ème Rue à New York, avec un excel- lent trio complété par Bonnie Wetzel (contrebasse) et Elaine Leighton (batterie). Mary Lou Williams dirige ses « Girls Stars » avec notamment Marjorie Hyams (vibraphone) et Mary Osborne (guitare). Marian McPartland et Vi Redd font de même.
Mais ces tentatives restent marginales et, trop souvent pour les musiciennes, à qualités égales, la notoriété reste moin- dre. Critique bien connu, Leonard Feather produit en 1954 une séance pour le label MGM qu'il intitule « Cats vs Chicks, a jazz battle of the sexes » et qui oppose (et mêle, pour une face) deux septettes : celui de Clark Terry (Lucky Thompson, Urbie Green, Horace Silver, Tal Farlow, Percy Heath, Kenny Clarke) et celui de Terry Pollard (Norma Carson, Corky Hale, Ber yl Booker, Mar y Osborne, Bonnie Wetzel, Elaine Leighton). La proposition est limite bon goût (hommes contre femmes) et il faut atten- dre 1958 pour que, toujours dans Down Beat, un autre cri- tique (Barry Ulanov) pose la question du jugement des musi- ciennes en fonction de leurs qualités musicales et non de leur sexe. Rejoignant ainsi une déclaration de Mar y Lou Williams : « vous devez jouer, c'est tout. Ils ne doivent pas penser à vous comme à une femme si vous jouez vraiment ».
Les plus en vue restent les pia- nistes : Patti Bown (pianiste de Quincy Jones durant les années soixante, jouée par Count Basie, J.J. Johnson), Alice McLeod Coltrane (remarquée chez Terry Gibbs avant son mariage avec John Coltrane), Valérie Capers (pianiste aveugle, disques rares sur le label Atlantic), Joanne Brackeen (joue et enregistre avec Joe Henderson, Stan Getz), Jessica Williams (pianiste attitrée du « Keystone Korner » de San Francisco à la fin des années soixante-dix, abondante et remar- quable discographie). Pianistes encore, mais surtout chef d'or- chestres, Carla Bley et Toshiko Akiyoshi ont su progressive- ment imposer leur musique.
Sur d'autres instruments se singularisent les organistes Shirley Scott (nombreux albums sur les labels Prestige et BlueNote), Rhoda Scott et Barbara Dennerlein ; les saxo- phonistes Barbara Donald, Jane Bunnett, Virginie Mayhew et Jane Ira Bloom (méconnue alors qu'elle est une des rares spécialiste, originale, du soprano) ; la tromboniste Janice Robinson (active au sein des orchestres de Thad Jones/Mel Lewis, Clark Terry et Gil Evans, elle co-dirige un quintet avec la corniste Sharon Freeman), Lindsay Cooper (hautbois, basson) ; les guitaristes Emily Remler, Monette Sudler et Leni Stern; les flûtistes Holly Hoffmann et Ali Ryerson ; les percussionnistes Cindy Blackman, Terry Lynne Carrington et Marilyn Mazur. La plupart d'entre elles sont, aujourd'hui encore, en activité.
augmentation et, de plus en plus, sur tous les instruments. Parallèlement, le mouvement vers une plus grande reconnais- sance des strictes qualités créa- tives des musiciennes de jazz se concrétise par une écoute un petit peu moins machiste et un jugement de valeur de plus en plus en lien avec le projet musi- cal proposé. Ce qui devrait d'ail- leurs être la seule règle et non une affaire de sexe (ou de mar- keting). Pas plus que de couleur de peau.
Moyennant quoi, la scène contemporaine du jazz et des musiques improvisées nous offre un nombre conséquent d'instrumentistes de talent dont il serait parfaitement idiot de se priver. Et puis cela présente l'avantage de rompre avec la tendance globalisante actuelle du marché qui cristallise sur une dizaine de noms la repré- sentativité totale du champ du jazz. Osons la diversité, bien plus riche que l'uniformité, la curiosité reste la source la plus sûre du bonheur de la décou- verte (non prescrite).
A écouter donc (liste non exhaustive) : Sophie Agnel, Lynne Aryale, Sylvie Courvoisier, Marilyn Crispell, Sophia Domancich, Bettina Kee, Nathalie Loriers, Perrine Mansuy, Rita Marcotuli, Myra Melford, Amina Claudine Myers, Junko Onishi, Michèle Rosewoman, Renée Rosnes, Ellyn Rucker, Irene Schweizer, Aki Takase, Christine Wodrascka, Rachel Z (piano) ; Myriam Alter, Carine Bonnefoy, Maria Schneider, Magali Souriau, Sylvia Versini (composition, chef d'or- chestres) ; Airelle Besson, Laurie Frink, Ingrid Jensen (trompette) ; Sophie Alour, Lisa Cat-Berro, Claire Daly, Alexandra Grimal, Christine Jensen, Géraldine Laurent, Jessica Lurie, Véronique Magdelenat, Tineke Postma, Maguelonne Vidal (saxophones) ; Regina Carter, Deborah Seffer (violon) ; Irene Aebi, Peggy Lee, Diedre Murray(violoncelle): Dominique Bouzon, Gail Thompson(flûte) ; Loren Mazzacane Connors, Mary Halvorson (gui- tare) ; Hélène Labarrière, Joëlle Léandre, Sarah Murcia, Giulia Valle (contrebasse) ; Béatrice Graf, Susie Ibarra, Sherrie Maricle, Anne Paceo, Micheline Pelzer, Julie Saur y (batterie) ; Hélène Breschand, Isabelle Ollivier (harpe).
Et que les oubliées veuillent bien me pardonner. Comme Jean Ferrat, je proclame avec le poète, que la femme est l'avenir du jazz.
http://www.allumesdujazz.com/Journal/articles/FEMMES_DE_JAZZ_37
PETITE HISTOIRE DES FEMMES (INSTRUMEN- TISTES) DANS LE JAZZ
Parallèlement au déferle- ment régulier de chan- teuses dans les bacs de ce qui subsiste de rayons jazz, on assiste à l'apparition tout aussi régulière de musiciennes accé- dant à une réelle notoriété. Le relais médiatique du phéno- mène par les revues spécialisées (ou non) laisse ainsi penser que, addition faite des vocalistes et des instrumentistes, le jazz se féminise.
Or, c'est un fait, qu'un sur vol de la littérature, des dic- tionnaires et autres encyclopé- dies qui jalonnent l'histoire du jazz, prouve à l'évidence qu'à l'exception de quelques grandes voix le panthéon du jazz n'affiche qu'une très pauvre représentation féminine.
En témoigne aussi la récente antho- logie « Les Géants du Jazz », pro- posée à ses lecteurs par le jour- nal Le Monde : sur quarante élus, quatre chanteuses (Bessie Smith, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan). A ce niveau (les grands, les incon- tournables), la seule absence d'une Mary Lou Williams est proprement scandaleuse et montre bien comment, au fil du temps, silence et indifférence se sont ligués pour conser ver au jazz sa suprématie masculine. Il suffit pourtant de remonter honnêtement le temps jusqu'aux plus lointaines origines du jazz pour y rencontrer nombre d'es- timables et talentueuses instru- mentistes. Suivez le guide...
LES PIONNIÈRES
S'il est vrai que c'est au travers du chant (berceuses pour les enfants, chants religieux à l'église, chants de travail dans les plantations) que la musique est portée, dès la fin du XIX ème siècle, par les femmes noires et esclaves, c'est avec l'investisse- ment du « minstrel » par les Noirs qu'apparaissent les pre- mières instrumentistes (violon, banjo, tambourin). Dès les débuts du jazz à La Nouvelle- Orléans sont évoquées les per- sonnalités de Mamie Desdoumes, pianiste et chanteuse de blues, ainsi que d'Antonia Gonzales qui jouait du cornet. Mais les premières musiciennes à émer- ger sont des pianistes : Emma Barrett (la première à enregis- trer, avec Papa Celestin), Jeannette Salvant Kimball, Billie Pierce (aux côtés de Bessie smith, d'Alphonse Picou), Dolly Adams, Lovie Austin (chef d'or- chestre et arrangeuse), Cléo Brown, Dorothy Donegan et LilHardin Armstrong. Les divers témoignages les concernant font état de caractères bien trempés dans la mesure où, outre la difficulté à s'intégrer à un milieu d'hommes, ces femmes-là étaient généralement désavouées par leurs familles pour manque évident de respec- tabilité.
Il n'était pas rare pourtant que le jazz se joue en famille : Irma, soeur aînée de Lester Young jouait du saxophone avec ses frères ; tout comme Léontine (piano) et Marjorie (saxo- phone) Pettiford ; ou encore Norma Teagarden (piano).
LA SWING ERA ET LES ORCHESTRES DE FEMMES
Avec la « swing era » et dans les années qui précèdent la grande dépression (1930) va se développer un grand nombre d'orchestres entièrement fémi- nins. Ils se produisent dans les théâtres, les dancings et sont, pour la plupart, dévolus à la danse. Si leurs qualités musi- cales sont indéniables, il n'est pas certain qu'elles soient le seul critère de leur engage- ment. Les employeurs y voient un côté attractif et tiennent lar- gement compte du physique des musiciennes (cf. le film de Billy Wilder, Some Like It Hot).Progressivement, et la crise économique n'arrange pas les choses, les musiciennes sont partagées entre faire de la musique et gagner de l'argent. Elles deviennent une concur- rence pour les musiciens. Dans ce contexte, la ségrégation noir/blanc se double de celle homme/femme. C'est ainsi que Blanche Calloway est délaissée, au profit de son frère Cab, par Ir ving Mills alors impresario du Cotton Club. Elle constituera cependant un orchestre remar- quable avec des musiciens comme Ben Webster, Vic Dickenson, Clyde Hart et Cozy Cole, mais le succès restera moindre.
A noter que le développement de ces orchestres de femmes ne se fait pas sans débat. Un cri- tique écrit dans la revue Down Beat que les femmes ne dispo- sent pas d'un certain nombre de qualités indispensables au jazz, notamment qu'elles ne swin- guent pas. Ce qui lui vaut quelques répliques cinglantes de musiciennes dans le numéro suivant.
Au-delà de ces difficultés, un certain nombre d'orchestres de femmes connaissent leur part de succès : celui d'Ina Ray
Hutton « and his Melodears » (musiciennes blanches), les « Harlem Playgirls » (musiciennes noires) et, surtout, «The International Sweethearts of Rhythm », sans doute le meilleur. Il doit beau- coup au talent d'arrangeuse de la trompettiste Edna Williams, puis à Anna Mae Winburn qui lui succède à la tête de la forma- tion et bénéficie des arrange- ments de Eddie Durham. L'orchestre, mixte au plan racial, connaîtra de sérieux pro- blèmes lors de ses déplacements dans le Sud mais se produira jusqu'en 1948, époque où, comme l'ensemble des grands orchestres, les Sweethearts subissent le changement de mode et le contrecoup de la fin de la guerre au plan écono- mique.
De ces ensembles féminins émergent quelques personnali- tés solistes : Dolly Jones, Ernestin « Tiny » Davis, Estella Slavin, Valaida Snow (« Queen of the trumpet »), Jane Sager (trompette) ; Irma Young, L'Ana Webster, Viola Burnside (saxophone) ; Edythe Turham, Mar y Colston Kirk, Doris Peavey (piano).
DE L'APRÈS-GUERRE AUX SIXTIES
Avec l'avènement du « be bop » une nouvelle génération de musiciennes se manifeste. A ce stade, il convient de s'attarder sur l'une des figures essentielles de ce survol de l'histoire du jazz au féminin : Mary Lou Williams. Depuis l'enregistrement de son solo de piano (Night Life, 1930) et sa participation active à l'orchestre d'Andy Kirk (les « Twelve Clouds of Joy », dont elle signe les plus beaux arrangements), elle bénéficie du plus grand respect des musi- ciens (Duke Ellington) et en particulier des jeunes boppers (Thelonious Monk, Dizzy Gillespie, Herbie Nichols). Attentive à toutes les évolutions du jazz, qu'elle encourage, elle n'hésitera pas (en 1977) à se produire aux côtés de Cecil Taylor. Musicienne de tout pre- mier plan, égale des plus grands, elle aurait eu 100 ans cette année (comme Django!). Son écoute est indispensable et pas seulement dans la perspec- tive de réévaluation de cet arti- cle.De ces années d'après-guerre, on se doit de retenir quelques autres pianistes exception- nelles. D'abord, toujours en activité, Marian McPartland et Barbara Carroll. Puis aussi Jutta Hipp (3 albums sur Blue Note), Lorraine Geller, Bertha Hope et
Pat Moran. Sur les autres instruments se
sont distinguées : Norma Carson, Jean Starr, Clora Bryant (trom- pette) ; Willene Barton, Kathleen Stobart, Vi Redd (saxophone) ; Melba Liston (trombone) ; Marjorie Hyams, Terry Pollard (vibraphone) ; Mary Osborne (guitare) ; Corky Hale, Dorothy Ashby (harpe) ; Vivian Garry, June Rotenberc, Lucile Dixon (contrebasse) ; Bridget O'Flynn, Rose Gottesman, Elaine Leighton (batterie).
La fin de la seconde guerre mondiale renvoie les femmes au foyer et aux tâches domes- tiques. Nombre de musiciennes se « sacrifient » pour élever les enfants et stoppent leur car- rière. Certaines choisissent de la poursuivre et, pour pallier à l'in- suffisance de sollicitations de la part de leurs confrères mâles, renouent avec l'alternative des orchestres de femmes. Mais cette fois, plutôt en petites for- mations. C'est le cas de Vi Burnside, Flo Dreyer et de Beryl Booker qui joue, sur la 52ème Rue à New York, avec un excel- lent trio complété par Bonnie Wetzel (contrebasse) et Elaine Leighton (batterie). Mary Lou Williams dirige ses « Girls Stars » avec notamment Marjorie Hyams (vibraphone) et Mary Osborne (guitare). Marian McPartland et Vi Redd font de même.
Mais ces tentatives restent marginales et, trop souvent pour les musiciennes, à qualités égales, la notoriété reste moin- dre. Critique bien connu, Leonard Feather produit en 1954 une séance pour le label MGM qu'il intitule « Cats vs Chicks, a jazz battle of the sexes » et qui oppose (et mêle, pour une face) deux septettes : celui de Clark Terry (Lucky Thompson, Urbie Green, Horace Silver, Tal Farlow, Percy Heath, Kenny Clarke) et celui de Terry Pollard (Norma Carson, Corky Hale, Ber yl Booker, Mar y Osborne, Bonnie Wetzel, Elaine Leighton). La proposition est limite bon goût (hommes contre femmes) et il faut atten- dre 1958 pour que, toujours dans Down Beat, un autre cri- tique (Barry Ulanov) pose la question du jugement des musi- ciennes en fonction de leurs qualités musicales et non de leur sexe. Rejoignant ainsi une déclaration de Mar y Lou Williams : « vous devez jouer, c'est tout. Ils ne doivent pas penser à vous comme à une femme si vous jouez vraiment ».
EN ROUTEVERSL'ÉGALITÉ, DE LA FRATERNITÉ À LA COMMUNAUTÉ (1960-1990)
Les musiciennes qui ont émergé depuis les années soixante présentent une grande diversité de styles et d'ap- proches. Certaines vont utiliser et accompagner la montée en puissance du féminisme et des mouvements de libération de la femme. D'autres prennent en charge l'organisation de festi- vals ou de concerts, investissent les lieux dévolus aux musiciens. Davantage que dans le passé, elles vont faire leur place au sein de diverses formations grâce à leurs seules qualités musicales et acquérir une plus large reconnaissance, même si les résistances restent très importantes.Les plus en vue restent les pia- nistes : Patti Bown (pianiste de Quincy Jones durant les années soixante, jouée par Count Basie, J.J. Johnson), Alice McLeod Coltrane (remarquée chez Terry Gibbs avant son mariage avec John Coltrane), Valérie Capers (pianiste aveugle, disques rares sur le label Atlantic), Joanne Brackeen (joue et enregistre avec Joe Henderson, Stan Getz), Jessica Williams (pianiste attitrée du « Keystone Korner » de San Francisco à la fin des années soixante-dix, abondante et remar- quable discographie). Pianistes encore, mais surtout chef d'or- chestres, Carla Bley et Toshiko Akiyoshi ont su progressive- ment imposer leur musique.
Sur d'autres instruments se singularisent les organistes Shirley Scott (nombreux albums sur les labels Prestige et BlueNote), Rhoda Scott et Barbara Dennerlein ; les saxo- phonistes Barbara Donald, Jane Bunnett, Virginie Mayhew et Jane Ira Bloom (méconnue alors qu'elle est une des rares spécialiste, originale, du soprano) ; la tromboniste Janice Robinson (active au sein des orchestres de Thad Jones/Mel Lewis, Clark Terry et Gil Evans, elle co-dirige un quintet avec la corniste Sharon Freeman), Lindsay Cooper (hautbois, basson) ; les guitaristes Emily Remler, Monette Sudler et Leni Stern; les flûtistes Holly Hoffmann et Ali Ryerson ; les percussionnistes Cindy Blackman, Terry Lynne Carrington et Marilyn Mazur. La plupart d'entre elles sont, aujourd'hui encore, en activité.
LA SITUATION AUJOURD'HUI
Il semble (bénéfice de la mise en place, depuis les années 80, de structures de formations nombreuses et efficaces) que le nombre de musiciennes soit enaugmentation et, de plus en plus, sur tous les instruments. Parallèlement, le mouvement vers une plus grande reconnais- sance des strictes qualités créa- tives des musiciennes de jazz se concrétise par une écoute un petit peu moins machiste et un jugement de valeur de plus en plus en lien avec le projet musi- cal proposé. Ce qui devrait d'ail- leurs être la seule règle et non une affaire de sexe (ou de mar- keting). Pas plus que de couleur de peau.
Moyennant quoi, la scène contemporaine du jazz et des musiques improvisées nous offre un nombre conséquent d'instrumentistes de talent dont il serait parfaitement idiot de se priver. Et puis cela présente l'avantage de rompre avec la tendance globalisante actuelle du marché qui cristallise sur une dizaine de noms la repré- sentativité totale du champ du jazz. Osons la diversité, bien plus riche que l'uniformité, la curiosité reste la source la plus sûre du bonheur de la décou- verte (non prescrite).
A écouter donc (liste non exhaustive) : Sophie Agnel, Lynne Aryale, Sylvie Courvoisier, Marilyn Crispell, Sophia Domancich, Bettina Kee, Nathalie Loriers, Perrine Mansuy, Rita Marcotuli, Myra Melford, Amina Claudine Myers, Junko Onishi, Michèle Rosewoman, Renée Rosnes, Ellyn Rucker, Irene Schweizer, Aki Takase, Christine Wodrascka, Rachel Z (piano) ; Myriam Alter, Carine Bonnefoy, Maria Schneider, Magali Souriau, Sylvia Versini (composition, chef d'or- chestres) ; Airelle Besson, Laurie Frink, Ingrid Jensen (trompette) ; Sophie Alour, Lisa Cat-Berro, Claire Daly, Alexandra Grimal, Christine Jensen, Géraldine Laurent, Jessica Lurie, Véronique Magdelenat, Tineke Postma, Maguelonne Vidal (saxophones) ; Regina Carter, Deborah Seffer (violon) ; Irene Aebi, Peggy Lee, Diedre Murray(violoncelle): Dominique Bouzon, Gail Thompson(flûte) ; Loren Mazzacane Connors, Mary Halvorson (gui- tare) ; Hélène Labarrière, Joëlle Léandre, Sarah Murcia, Giulia Valle (contrebasse) ; Béatrice Graf, Susie Ibarra, Sherrie Maricle, Anne Paceo, Micheline Pelzer, Julie Saur y (batterie) ; Hélène Breschand, Isabelle Ollivier (harpe).
Et que les oubliées veuillent bien me pardonner. Comme Jean Ferrat, je proclame avec le poète, que la femme est l'avenir du jazz.
http://www.allumesdujazz.com/Journal/articles/FEMMES_DE_JAZZ_37
lundi 14 novembre 2011
Carla Bleyn, un long métrage sur France Musique
Carla Bley, un long métrage sur France Musique
Lundi 31 Octobre 2011 16:52 Open Jazz
Carla Bley © Alex Dutilh
Début octobre. À quelques kilomètres de Woodstock, deux heures de route au nord de New York. C'est là que vivent Carla Bley et Steve Swallow. Une maison de bois et de verre au milieu du vert et des bois. Le seul frémissement sonore est celui de la brise de midi. L'automne commence à peine à se déguiser en indien.
Avec Catherine Prin-Legall, nous venons interviewer "at home" l'une des très grandes dames du jazz. Pas d'album à sortir, pas de tournée en vue (si ce n'est celle de Steve Swallow en novembre), juste la conviction que c'est à France Musique de faire l'évènement : Carla Bley vient d'avoir 75 ans et il est temps de prendre son œuvre pour ce qu'elle est : l'une des plus emballantes de l'histoire du jazz moderne.
L'égérie des sixties et du jazz libéré, celle qui dirige ses orchestres d'une main de fer depuis bientôt quatre décennies est convaincue qu'elle n'est pas une intellectuelle et qu'elle est incapable d'expliquer sa musique. Pari relevé. Au terme de 2h15 d'entretien ("je n'ai jamais parlé aussi longtemps de ma vie", s'amusera-t-elle en conclusion), elle livre des clés intimes et les ressorts de ses compositions, de son travail d'arrangeuse, de ses doutes de pianiste, de son émerveillement devant des musiques inconnues…
Juste une pause, quand Steve, parfait maître de maison, est descendu nous servir à la mi-temps un spritz à sa façon : moitié blanc sec, moitié eau pétillante. Le ravitaillement en vol a permis de tenir une heure de plus pour fouiller les recoins de la mémoire de Carla où défilait une sacrée galerie de portraits, de Paul Haines à Don Cherry, de Gato Barbieri à Enrico Rava, de George Russell à son père pasteur…
À venir, une semaine complète d'Open Jazz, du lundi 21 au vendredi 25 novembre, conclue par une Nuit Spéciale, dans la soirée du samedi 26 au dimanche 27 novembre, de 1h à 7h du matin. Tout ça réécoutable en streaming les 30 jours suivant la diffusion. Ça va rugir dans le poste !
Avec Catherine Prin-Legall, nous venons interviewer "at home" l'une des très grandes dames du jazz. Pas d'album à sortir, pas de tournée en vue (si ce n'est celle de Steve Swallow en novembre), juste la conviction que c'est à France Musique de faire l'évènement : Carla Bley vient d'avoir 75 ans et il est temps de prendre son œuvre pour ce qu'elle est : l'une des plus emballantes de l'histoire du jazz moderne.
L'égérie des sixties et du jazz libéré, celle qui dirige ses orchestres d'une main de fer depuis bientôt quatre décennies est convaincue qu'elle n'est pas une intellectuelle et qu'elle est incapable d'expliquer sa musique. Pari relevé. Au terme de 2h15 d'entretien ("je n'ai jamais parlé aussi longtemps de ma vie", s'amusera-t-elle en conclusion), elle livre des clés intimes et les ressorts de ses compositions, de son travail d'arrangeuse, de ses doutes de pianiste, de son émerveillement devant des musiques inconnues…
Juste une pause, quand Steve, parfait maître de maison, est descendu nous servir à la mi-temps un spritz à sa façon : moitié blanc sec, moitié eau pétillante. Le ravitaillement en vol a permis de tenir une heure de plus pour fouiller les recoins de la mémoire de Carla où défilait une sacrée galerie de portraits, de Paul Haines à Don Cherry, de Gato Barbieri à Enrico Rava, de George Russell à son père pasteur…
À venir, une semaine complète d'Open Jazz, du lundi 21 au vendredi 25 novembre, conclue par une Nuit Spéciale, dans la soirée du samedi 26 au dimanche 27 novembre, de 1h à 7h du matin. Tout ça réécoutable en streaming les 30 jours suivant la diffusion. Ça va rugir dans le poste !
ils ne m'en veulent pas trop… © Catherine Prin-Legall
plus d'infos
> http://www.wattxtrawatt.com/carlacell.htmPhotos par Frank Bigotte du concert Isabelle Olivier au Vigan
Isabelle Olivier trio invite Mônica Passos et Beñat Achiary
Isabelle Olivier trio invite Mônica Passos et Beñat Achiary dans le cadre de Vagabond Jazz au Vigan (30) le 23 octobre 2011 à l’auditorium du Lycée André Chamson, avec :
Isabelle Olivier (harpe), Mônica Passos (chant), Beñat Achiary (chant), Marc Buronfosse (contrebasse) et Joe Quitzke (batterie).
Isabelle Olivier (harpe), Mônica Passos (chant), Beñat Achiary (chant), Marc Buronfosse (contrebasse) et Joe Quitzke (batterie).
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Reproduction Interdite
par Frank Bigotte
De nouveau des magnifiques photos par Frank Bigotte sur Citizen jazz du concert d'Isabelle Olivier au Vigan
dimanche 13 novembre 2011
Cordes en Scene par Le Jazz est là et Telemac
Série concerts: Cordes en Scene; premier concert le dimanche 20 novembre; voir sur : agenda!! et www.lejazzestla.fr
vendredi 11 novembre 2011
Nouvelles Victoires du Jazz dimanche 13 novembre
| Concerts, émissions avec invités, journées thématiques, FIP crée l'événement et donne ainsi chaque mois un éclairage particulier à une actualité musicale ou un artiste. |
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