Article pris du jazzblog de Bruno Pfeiffer Liberation sur André Ceccarelli, le batteur qui était régulièrement présent aux concerts de Jazz à Junas
Ceccarelli, Monsieur Drums, dit Dédé le modeste
Olympia, décembre 2011. Le batteur André Ceccarelli joue comme Invité d’honneur du concert de l’année, You and the Night and the Music. Le Niçois brille au milieu d’une douzaine de formations de jazz exceptionnelles, dont plusieurs créations réussies (Stéphane Belmondo et Gregory Porter). Les pléiades n’effraient pas le personnage. On se retrouve au sous-sol d’un café à côté de la salle. Les photos des murs honorent les vedettes passées. Dédé a l’air de se recueillir. « Je les ai quasiment tous accompagnés ». Les chanteurs les plus célèbres (Nougaro, Eddy Mitchell, Le Forestier, Salvador, Gainsbourg, Reggiani, Aznavour,etc.) ont réquisitionné l’artiste ; les solistes les plus relevés aussi (Stan Getz, Dexter Gordon, Bob Berg, Bireli Lagrene, on en passe). Pour Dédé, pas de différence, les chanteurs sont avant tout des musiciens. Il cite Sinatra et Ray Charles parmi les coups de cœur. S’il fallait coller des mots à la musique, il retiendrait ceux de Claude Nougaro. Le visage s’éclaire. « Avec Eddy Louiss notamment, des arrangements superbes, des … » Je sens que si l’on aborde le chapitre de l’auteur de Cécile, on est partis pour une heure. Vite : Quels modèles parmi les batteurs ? « Aucun. Je me suis autant imprégné de Max Roach, d’Elvin Jones, de Buddy Rich, de Roy Haynes que d’Art Blakey. Je dois les rudiments à mon père. Après, il a fallu inventer un langage. Ecouter les artistes. Ensuite se noue un dialogue. Dans cet esprit naissent les grands morceaux. » Seize années dans le groupe de la chanteuse Dee Dee Bridgewater ont ému Dédé : « une belle personne ».
On ignore souvent que le batteur a fondé Troc, un groupe de rock progressif, en 1972, avec le chanteur anglais Alexis Ligertwood (un compagnon de route de Santana), et le bassiste Jannick Top. La musique ressemble à du King Crimson remodelé Roxy Music. Autant dire le gratin. Le groupe a récidivé avec Troc 2011. C’est judicieusement les revenants que Sébastien Vidal programma à l’Olympia, renforcés du phénoménal guitariste basque Sylvain Luc. Vidal a raison d’honorer Dédé. Ses pairs l'ont béatifié comme l’un des meilleurs batteurs français vivants. Il aurait pu, à l'issue de sa partie, rester au moins cinq minutes sur scène pour déguster les applaudissements nourris. Il s'est contenté d'un petit salut. La classe, Dédé! Aussi modeste, aussi souple, aussi riche, aussi précis en public qu’en entretien. La prochaine fois, promis, l'on évoque exclusivement Nougaro.
Bruno Pfeiffer
On ignore souvent que le batteur a fondé Troc, un groupe de rock progressif, en 1972, avec le chanteur anglais Alexis Ligertwood (un compagnon de route de Santana), et le bassiste Jannick Top. La musique ressemble à du King Crimson remodelé Roxy Music. Autant dire le gratin. Le groupe a récidivé avec Troc 2011. C’est judicieusement les revenants que Sébastien Vidal programma à l’Olympia, renforcés du phénoménal guitariste basque Sylvain Luc. Vidal a raison d’honorer Dédé. Ses pairs l'ont béatifié comme l’un des meilleurs batteurs français vivants. Il aurait pu, à l'issue de sa partie, rester au moins cinq minutes sur scène pour déguster les applaudissements nourris. Il s'est contenté d'un petit salut. La classe, Dédé! Aussi modeste, aussi souple, aussi riche, aussi précis en public qu’en entretien. La prochaine fois, promis, l'on évoque exclusivement Nougaro.
Bruno Pfeiffer
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