lundi 8 juillet 2013

Vendredi 19 juillet: grande soirée: BojanZ, Paolo Fresu et le Philip Catherine Quartet

Vendredi 19 Juillet 2013



18h00 au Temple (gratuit)                                                                                                                                                  
PETRAS VYSNIAUSKAS et VERONIKA POVILIONIENE DUOLituanie
Un des tout premiers artistes invité par le Festival Jazz à Junas en 1994 (1ère édition) pour la mise à l'honneur de la Lituanie, le saxophoniste Petras Vysniauskas sera présent 20 ans après avec un duo hors du temps avec Veronika Povilioniene,chanteuse traditionnelle lituanienne.
 Petras VYSNIAUKAS : Saxophones et Veronika POVILIONIENE : Chant



21h00 dans les Carrières 
PAOLO FRESU et BOJAN Z DUO  Italie / Croatie
Citoyen d'honneur du village de Junas depuis 2003, Paolo Fresu ne pouvait pas être absent de ce 20ème anniversaire !Bojan Z quant à lui avait marqué l'histoire du festival en 2005 avec un concert inoubliable dans les carrières. Retrouver ces 2 grands artistes côte à côte pour un concert en duo très rare sur la scène internationale, promet un moment magique ! Deux personnalités bien différentes : Bojan qui brutalise son piano, qui en sort des sons inouïs, entre romantisme, cynique et amour vache. Et Paolo, un son qui donne le frisson, des mélodies envoutantes ; un phrasé d’une géniale subtilité ; du début à la fin, du grand art !!!
Paolo FRESU : Trompette et Bojan Z : Piano












22h30 dans les Carrières
 PHILIP CATHERINE QUARTET Belgique
“ 70th Birthday Tour ”
Depuis les années 60, Philip Catherine s’est imposé comme une figure incontournable de la scène jazz européenne, enregistrant une quinzaine d’albums mémorables. Lancé à 18 ans, il tourne en Europe avec le trio de Lou Bennett et participe activement à la confection des disques September Man et Guitars. Ses collaborations ultérieures avec des grands artistes comme Charles Mingus, Chet Baker, Dexter Gordon, son style unique et son engagement musical, exerceront une influence décisive sur le microcosme.

Pour Junas, il viendra nous présenter son tout nouvel album avec de toutes nouvelles compositions, mais aussi quelques clin d'œil à Cole Porter par exemple. Cette formule en quartet, qu'il chérit particulièrement, lui donne le support rythmique nécessaire pour déployer toutes les facettes de sa musique: un groove irrésistible et des accents rock soutenant des envolées intenses dont il est un maitre incontesté.
 “Philip Catherine est un des derniers “romantiques” du jazz...parfois avec ces airs de simplicité qui vous font croire que rien n’est plus facile que d’observer un photon dans sa course. Le grand art.” Francis Marmande, Le Monde
Philip CATHERINE : Guitare, Philippe AERTS :  Contrebasse, Nicola ANDRIOLI : Piano, Antoine PIERRE : Batterie


Le joyeux jazz de Philip Catherine

0608917017823_230Philip Catherine s'inscrit dans une prestigieuse lignée de guitaristes de jazz, qu'ils soient Français ou Belges, dans le sillage de Django Reinhardtet de René Thomas. J'ai assisté l'année passée à deux concerts fastes du Belge (éblouissant  en solo dans le programme Guitarissimo dufestival de Jazz de Montréal en juin ; tout en lyrisme, en densité, en subtilité harmonique, avec le pianiste Nicola Andrioli, au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris, le 5 décembre). A chaque fois le guitariste a montré le meilleur de ses facettes : un technicien hors-pair, un compositeur de thèmes aux harmonies uniques, un mélodiste d'exception, et un boute-en-train inégalable. Nous nous sommes également rencontrés en août à Bruxelles lors d'un reportage. Nous avons déjeuné avec Daniel Léon, le patron du label de jazz Igloo. Sur scène, à la ville, on ne s'ennuie jamais en sa présence. De surcroît, quelle mine d'infos et d'anecdotes sur le jazz! Tout début janvier, Aldo Romano invitait Philip Catherine au Sunset. L'occasion de prolonger la conversation. En quintet, le guitariste nous gratifie du disque Côté Jardin, un massif de pièces raffinées qui sort le 30 janvier. La formation met en avant, comme compositeur et comme instrumentiste, le prometteur Nicola Andrioli.
D'où vient le talent de dérider les gens d'une boutade?
Je n'essaie pas d'être drôle. Je m'exprime, c'est tout. Je me vois mal rester silencieux sur scène en attendant les bras croisés que le concert commence. J'ai tendance à exprimer les choses. Pendant que j'accorde la guitare, je commente : « j'accorde la guitare »... Tout le monde rigole. Peut-être les gens rient-ils de moi? Peut-être me trouvent-ils bizarre? Or je suis simplement naturel. Je ne prépare pas mes « sorties ».  La musique, en revanche, elle, je la travaille!
On tombe parfois sur des titres de morceaux cocasses sur Côté Jardin, commeSeven Teas ...
En présentant le titre, je précise à la cantonade que je viens de passer le cap des soixante-dix ans. !cid_5FFB5157-349C-40BB-AD0D-AC4E4D71E01E@homeSeven Teas fait rigoler, car la formule présente la même sonorité que le mot « Seventies ». Cela ne me dérange aucunement de pratiquer l'humour à mes dépens. J'apprécie les titres contenant de l'humour comme ceux des tableaux du Belge Paul Magritte. Celui-ci, par exemple : « J'ai laissé partir deux-trois clients sans payer »... J'aime bien les titres de Martial Solal, bourrés de jeux de mots. Je me souviens que Chet Baker, dont j'ai été partenaire dans les années 80, montrait beaucoup d'humour et ne rechignait pas aux jeux de mots. Sur son agent hollandais, Wim Wigt, un jour où ce dernier avait énervé Chet, il avait trouvé ceci : « nous sommes tous des Wim Victims » !
Que gardez-vous à l'esprit de Chet ?
Une précision me paraît nécessaire. On évoque la plupart du temps son sens de la mélodie. Son lyrisme. Des talents indéniables. On omet souvent d'ajouter que Chet incarnait une école de la mise en place rythmique. C'est pourquoi il était si facile de jouer avec lui. Chaque note avait une expressivité, une longueur, une intensité... et se trouvait au bon endroit. Chet mettait sa vie dans son jeu. Notez, cette dernière affirmation ne veut rien dire : aujourd'hui, quelqu'un de pas doué peut mettre sa vie dans son instrument... et mal jouer!
Une surprise, votre fille apparaît sur le morceau-titre...
Isabelle a commencé comme DJ au Café d'Anvers. Elle chante sur Côté jardin avec beaucoup de justesse, en conservant néanmoins une touche émouvante dans la voix. J'ai composé le titre pour elle. Jacques Duvall a écrit les paroles.
Je me suis fait tout petit, la chanson de Georges Brassens, est la seule reprise du disque
!cid_AA740D32-CB6A-4EB6-8A5F-141680003984@homeBrassens m'a accroché dès la première écoute, au début des années cinquante. Mais pas en raison des textes! Ce que je trouvais extraordinaire, c'est la musique. Il y a quelque chose d'inimitable dans son phrasé. Le jeu de Brassens possède un côté amateur, pourtant travaillé. J'ai rarement entendu des musiciens réussir à l'imiter. Quelles jolies mélodies! Quand j'vaias 15 ans, je le préférais à Brel... et de loin! Evidemment, lorsque François Rauber est arrivé pour arranger et orchestrer la musique de Jacques Brel, alors là je me suis mis à adorer Brel. Le premier guitariste que j'ai entendu à la radio, c'était Brassens! Les programmateurs en passaient souvent. Puis mon père a acheté les 78 Tours. Alors, pour passer les disques, je tournais la manivelle! A m'en user les avant-bras. Je devais avoir envie de l'écouter,vous ne vous imaginez pas : il fallait changer les aiguilles du phonographe sans arrêt. Brassens reste associé à ma découverte de la guitare.
Au Centre Wallonie, j'ai adoré l'interprétation bluesy d'Over The Rainbow. Le Blues, un jardin secret?
Considérez Little Richard et Fats Domino comme des influences importantes. Je garde le souvenir extraordinaire d'un concert avec BB King. Il tournait en Europe, et m'avait invité sur scène au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Nous devions jouer deux morceaux. Nous avons joué trois-quarts d'heure ensemble. J'ai adoré. BB King m'avait affirmé que le guitariste qui l'avait le plus marqué était Django Reinhardt : (Philip change de ton). Le jeu de Django pouvait être pétri de Blues.
Quel regard portez-vous sur Django Reinhardt aujourd'hui?
J'ai découvert Django très tôt, grâce à mon professeur de guitare. Je n'ai jamais cessé de trouver les improvisations époustouflantes, surtout la période fougueuse de la fin des années quarante, avec Hubert Rostaing, aujourd'hui rééditées sous un coffret VOGUE. Django inventait sans cesse. Le flux ne s'interrompt jamais. Il m'influence encore. Je n'exagère pas : les disques « électriques », j'ai dû les écouter 100.000 fois.  J'affirme que Django, aujourd'hui, est encore plus fort qu'on ne le croit. Demain (le 4 janvier), je projette de visiter l'exposition de la Cité de la Musique.
Django, vous le considérez comme un compatriote?
Django ? Il est né à Liberchies, certes. Mais en Belgique, il n'a fait que naître!
Quelle est la caractéristique du jazz belge?
Il s'agit d'une scène vivante, ouverte, qui a su se nourrir des influences de tous les musiciens, de tous les styles. Mais, c'est un petit pays par sa géographie. Les musiciens ne peuvent pas s'empêcher d'aller voir ailleurs. Si vous roulez pendant 200 km en ligne droite, vous vous retrouvez en Hollande, en France, en Allemagne, au Luxembourg... ou dans la mer!
Bruno Pfeiffer
CD
Philip Catherine : Côté jardin – Challenges/Distrart (Nicola Andrioli, piano; Philippe Aerts, double basse; Antoine Pierre, batterie; Philippe Decock, claviers; Isabelle Catherine, chant)
Crédit photo : Jacky Lepage



Philip Catherine au Vigan


Tarif soirée : 25 euros (Tarif plein), 20 euros (Tarif réduit), gratuit moins de 16 ans

Aucun commentaire: