lundi 14 janvier 2013

Winter Jazz à Bruxelles

Et pourquoi pas de faire un petit saut vers Bruxelles pour écouter le Winter Jazz  au Marni et Flagey?



A Bruxelles, un Winter Jazz d’enfer pour réchauffer l’hiver

VANTROYEN,JEAN-CLAUDE
Page 36
Samedi 12 janvier 2013

Musique Marni et Flagey s’associent pour la sixième fois, du 15 au 26 janvier

Le Winter Jazz, qui débute mardi prochain au Marni avec Mâäk et Marc Ducret, présente une belle mosaïque des différentes manières de faire du jazz aujourd’hui, du mainstream à l’avant-garde, de l’humour aux colorations régionales. Le maître mot de cette édition est sans doute découverte. Le public en fera, c’est certain, grâce à de jeunes groupes belges, à des ensembles européens et même à des noms pas suffisamment connus comme Matthew Herbert.
« Nous voulons que le public fasse des découvertes, précise Maarten Van Rousselt, responsable production de Flagey. Notre collaboration avec le festival 12points de Dublin nous mène à proposer trois groupes européens, le français Met-O-Phone, le finlandais Elifantree et le slovène Kaja Draksler Acropolis Quintet et déjà beaucoup de places sont vendues pour le 19 janvier, quand ces trois formations seront sur scène au Studio 4 de Flagey. Les amateurs de jazz sont curieux, friands de découvertes. »
« Mais cela ne rend pas ces musiques inaccessibles, renchérit Joëlle Kepenne, directrice du Marni. On peut attirer un large public. Avec ces Européens et avec les Belges : LabTrio, Too Noisy Fish, Sal La Rocca, Jef Neve. »
Dessins « live »
Ce festival n’est pas uniquement axé sur la scène. L’illustrateur belge Pieter Fannes réalisera des dessins « live » des musiciens et les exposera immédiatement. Une expo de ses œuvres se tient aussi au Marni, Echoes on paper.
Et puis Cinematek de Flagey propose des films : Round Midnight de Bertrand Tavernier, Accords et désaccords de Woody Allen et Michel Petrucciani de Michael Radford.
Enfin, si on pense à la tête, il ne faut pas oublier l’estomac : on mange aussi. A Flagey, c’est le traiteur C’est pas raisonnable, d’Ixelles, qui fournit petits plats, tapas, etc. Au Marni, c’est un autre ixellois, le Volle Gas, qui fait la cuisine.
Marni et Flagey, Bruxelles, du 15 au 26 janvier. Infos sur winterjazz.be ; flagey.be ; theatremarni.com

« Une musique en liberté »

entretien
Laurent Blondiau est trompettiste. A 44 ans, il a joué avec le Brussels Jazz Orchestra, Octurn, Nathalie Loriers, Rêve d’éléphant, Aka Moon, Joe Lovano, Toots Thielemans, Lee Konitz, Maria Schneider, Magik Malik, Baba Sossoko, mais aussi le Megaoctet d’Andy Emler ou, il y a longtemps, William Sheller et Daniel Helin. En 2009, il a été sacré par l’Académie du jazz comme meilleur trompettiste européen. Un fameux pedigree.
Depuis 1991, il est surtout l’âme de Mâäk’s Spirit, amputé aujourd’hui de son esprit pour ne plus s’appeler que Mâäk et qui fera l’inauguration du Winter Jazz, ce mardi 15 janvier au Marni en invitant le guitariste français Marc Ducret. Ça promet ! Le nom Mâäk possède ce côté mystérieux qui s’accorde si bien avec la musique du groupe, qui joue sur les atmosphères, les sonorités, l’improvisation libre et les rencontres, surtout africaines. Le dernier CD du groupe, Buenaventura, vient de sortir. Il a une force hypnotique et une énergie considérable.
Mâäk, c’est un collectif qui joue de la musique improvisée ?
Au tout départ, non. Nous jouions de la musique influencée par celle d’Ornette Coleman. Mais c’est sûr que la liberté, très présente dans la musique d’Ornette, nous a interpellés. Au fur et à mesure des projets et des équipes, on a gardé cette liberté omniprésente. Ce qui ne veut néanmoins pas dire qu’on joue des trucs compliqués.
Qu’est-ce que vous jouez : des standards, des compositions des membres du groupe ?
Au Marni, on célèbre la sortie du dernier CD. Donc ce concert sera essentiellement une suite de nos compositions dans lesquelles arrivent des tas d’aventures, prévues ou non, c’est ce qui donne le caractère indispensable à un concert de Mâäk. Souvent, ça part d’une mélodie et puis, en fonction de ce que chacun apporte, le chemin peut varier. On sort en tout cas du canevas traditionnel mélodie + impro + mélodie + impro.
Pour pouvoir le faire, il faut
une grande complicité.
Les quatre souffleurs, Jeroen Van Herzeele, Guillaume Orti, Michel Massot et moi, on joue depuis longtemps ensemble. Il y a un truc un peu organique entre nous.
Et Marc Ducret ?
Pour ce concert au Marni, ça faisait longtemps qu’on avait envie de jouer avec le guitariste français, alors on l’a invité. Mais nous jouerons les morceaux du nouvel album, même si Marc Ducret n’y a pas participé.
Votre musique, c’est du jazz ?
Pour moi, le jazz est une musique dans laquelle il y a de l’improvisation. Mais le mot jazz est tellement vaste. Bien sûr, notre background est le jazz. C’est important parce qu’il nous permet d’aborder l’improvisation. Mais on n’est pas jazz dingeling, on ne fait pas du jazz classique, on fait de la musique avec un grand M, qui est à la fois du jazz, de la musique contemporaine, de la musique traditionnelle africaine, un peu de tout.
Mâäk, avec Marc Ducret, ce mardi 15 à 20 h au Marni, rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles ; theatremarni.com.

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