vendredi 7 décembre 2012

Vu sur AJMI: Guillaume Séguron Trio


Guillaume Séguron - Trio pour trois
Guillaume SEGURON, contrebasse
Lionel GARCIN, saxophone alto
Patrice SOLETTI, guitare
Guillaume Séguron "Trio pour trois"01 Waiting for Stewart 08:12
02 Bal 47-81 (Part 1) 05:52 >> écoutez
03 Bal 47-81 (Part 2) 08:02 >> écoutez
04 Pal (Azzo) F7 (Part 1) 07:38
05 Pal (Azzo) F7 (Part 2) 09:48 >> écoutez06 Avant l'intrus 02:07
07 L’intrus (Part 1) 05:51 >> écoutez
08 L’intrus (Part 2) 05:06
TOTAL 52:38

COMPOSITIONS Guillaume Séguron, sauf “Avant LʼIntrus” : Lionel Garcin, Patrice Soletti, Guillaume Séguron.
ENREGISTRÉ par Boris Darley les 17 et 18 mai 2012 à Sundance Kid Grenier (Lozère).
MIXÉ ET MASTERISÉ par Pierre Vandewaeter en juillet 2012 au Studio Lakanal (Montpellier).
PRODUIT par LʼOreille Electrique.
DESIGN GRAPHIQUE Gianfranco Pontillo.
DISTRIBUTION Intégral & Les Allumés du jazz

Ce trio nʼest pas à proprement parler un groupe «acoustique». La guitare et la contrebasse sont amplifiées et utilisent certains types dʼeffets électriques (distorsion, delay, loops…) Ce choix est déterminé par la volonté de faire évoluer le timbre des instruments ainsi que le volume général de lʼorchestre. Nous pouvons ainsi utiliser une palette de sons acoustiques ainsi quʼune palette de sons électriques. Cela permet de donner différents reliefs à lʼintérieur dʼune même composition.
Par ailleurs, ces choix correspondent à notre langage, à la volonté de ne pas se restreindre à une seule pratique, ainsi quʼà certaines de nos influences (du jazz et des musiques improvisées acoustiques au rock progressif et à la musique électro-acoustique.)
La pulsation est au centre du mécanisme de ce groupe. Notre souci est de trouver une pulsation commune. Les voix se mêlent, sʼimbriquent, se déplacent sur chacun des instruments afin de créer des contrepoints, des soutiens rythmiques solides pour celui qui improvise. Comme dans un orchestre de musique de chambre, la fonction rythmique est collective. Le contrepoint, les mélodies ainsi que les improvisations naissent de ces combinaisons.
Les quatre compositions qui constituent le répertoire fonctionnent comme des cartes avec un parcours, des itinéraires. La forme globale est circulaire, parfois on ne revient pas au point de départ, dʼautres fois oui, mais le décor a changé. Ces compositions parlent de lʼexpérience de trajet et de la mémoire.
A lʼorigine, ces pièces étaient pour contrebasse solo, elles correspondaient à des idées qui me viennent sous les doigts, à partir de ma façon de jouer de la contrebasse. Certaines ont été écrites dʼun trait, dʼautres sont le résultat dʼune construction à partir de plusieurs idées. Par la suite, je les ai orchestrées en imaginant dʼautres timbres, dʼautres voix, et cʼest en procédant ainsi que jʼai peu à peu entendu le son de Lionel Garcin et de Patrice Soletti. Jʼai arrangé ces compositions en pensant à eux.
Solo pour trois est au départ un jeu de mots. Une variation phonétique, un jeu sur les sons de la langue. Cʼest une phrase poétique que jʼai notée dans un carnet et que je nʼavais pas utilisée avant simplement parce quʼil lui manquait un objet, une place. Ce titre est une synthèse de certaines idées, sur le solo, le collectif. On peut tout aussi lire et entendre : Solo pour toi. « Toi » est le destinataire. Quʼil soit nommé ou pas il est lʼobjet de la dédicace. Dans tous les cas cela implique un mouvement qui va du musicien à lʼauditeur. Un aller retour, un va et vient. Toute musique nécessite un récepteur. Elle sʼadresse dʼabord à nous intimement et individuellement que lʼon soit seul ou en groupe.
Guillaume Séguron
PRESSE
SYLVAIN SICLIER [LE MONDE, 16 AOÛT 2011]
(…) Cʼest là que lʼon a entendu Solo pour trois, création du Guillaume Séguron Trio, et le groupe Ursus Minor. Soirée Parfaite.
Des premiers, il faut louer la passionnante écriture dʼentrelacs rythmiques et mélodiques, lʼexigeante interprétation. En deux suites Guillaume Séguron, contrebasse, Patrice Soletti, guitare et Lionel Garcin, saxophone, jouent avec les notions de répétitions et de superpositions, créant des mouvements en courbes, poussés par un beau sens de la dramatisation musicale. Les rôles des instruments sont changés.
On perçoit des timbres, des couleurs, proches des inquiétantes progressions en boucles, marque de Robert Fripp avec le groupe prog-rock King Crimson. Nʼest pas loin non plus la douce élégance des trios sans batterie de Jimmy Giuffre (1921 – 2008) homme du jazz pas dédaigneux dʼautres musiques, en particulier de la country – racines texanes, on ne se refait pas. La référence est plus nette : le trio joue en rappel, superbement, dans lʼexacte durée, The Green Country (New England Mood) dudit Giuffre.

THIERRY QUÉNUM [JAZZ MAGAZINE, 17 AOÛT 2011]
La musique du trio du contrebassiste Guillaume Séguron, était plus intimiste, plus écrite, mais non dénuée de ce chant et de cette pulsation sous jacente que nombre de musiciens européens ont hérité des trios de Jimmy Giuffre. Du beau jazz de chambre, donc, inspiré au niveau des compos comme des impros.
SOPHIE CHAMBON [CITIZEN JAZZ, SEPTEMBRE 2011]
Quant à sa musique, elle est le résultat dʼune longue gestation dont il a bien voulu me fournir certaines clés. Certaines idées persistent, résistent : ainsi, le titre donné à la première composition Waiting for Stewart, renvoie au batteur du mythique The Police, Stewart Copeland que Guillaume Séguron affectionne particulièrement. Et pourtant il sʼagit dʼun groupe sans batteur, remarque-t-il malicieusement.
Quʼimporte… (…) Certaines idées ont la vie dure, elles font tout doucement leur chemin, imprègnent le lent travail de maturation, de composition de Guillaume Séguron. Comment se passer de batterie, la remplacer, faire autrement sans se priver des effets quʼelle peut apporter? Adapter à une configuration donnée tout lʼesprit de sa musique, en se créant des contraintes ? Séguron serait-il fan de lʼOulipo ? Tiens, jʼai oublié de lui poser la question !
Guillaume Séguron puise dans ce qui le nourrit, les réminiscences les plus précises, les coups de cœur, la réflexion aussi. Il fait coexister des styles divers et réussit à être grave et léger, profond et délicat; mais pour apprécier sa musique, singulièrement plurielle, il suffit dʼécouter ce que lʼon ressent. Tout simplement.

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