STEVE SWALLOW ... Ouverture ..!
AUG 14, 2012 07:38:00 GMT
"..C’est une bonne chose que la musique de jazz recèle une telle diversité. Ça lui permet de rester en bonne santé. En fait, plus votre définition du jazz est particulière, plus vous risquez de tuer cette musique en la réduisant à une façon de jouer ou
Video de Hamid Drake solo à Paris 2010
Le concert organisé par Joëlle Léandre à la Fondation Cartier en décembre 2010 à l’occasion duquarantième anniversaire de la mort d’Albert Ayler a réuni maintes grandes figures de la musique improvisée, de Michel Portal à John Tchicai (seul artiste ayant eu le bonheur de jouer avec lui). Avec 13 Miniatures For Albert Ayler, le label RogueArt propose, sous forme de douze extraits précédés d’un texte de Daniel Caux lu par Jacqueline Caux, un écho fidèle du souffle qui a animé cette soirée.
Souffle des saxophones de Raphël Imbert, Urs Leimgruber, Evan Parker et John Tchicai, qui construisent ensemble une mécanique subtile faite de grincements et de mélodies brisées évoquant la personnalité tumultueuse d’Ayler.
Souffle d’énergie ensuite lorsque le magnifique trio Simon Goubert / Jean-Jacques Avenel / Joe McPhee cherche dans les heurts la puissance évocatrice du saxophoniste.
Souffle de lyrisme enfin, lorsque les deux contrebassistes, Joëlle Léandre et Barre Phillipsretrouvent le poète Steve Dalachinsky pour la lecture incendiaire d’un poème inspiré, que l’on retrouve sur le livret étoffé accompagnant le disque.
Il faut prendre ici la « Miniature » au sens pictural du terme. Les morceaux ne sont pas spécialement courts, mais recréent les atmosphères chères à Albert Ayler comme on dresse une topographie. Avec un luxe de détails digne d’une enluminure, ces treize miniatures accompagnent sa musique plus qu’elles ne l’invoquent. Treize fois, pourtant, sa musique est présente dans chaque note et infuse l’ensemble des échanges.
Dans Albert Ayler - Témoignages sur un Holy Ghost, ouvrage signé Franck Medioni qui entre sigulièrement en résonance avec ces 13 Miniatures [1], Jean-Jacques Birgé écrivait à propos d’Ayler : « En musique, rien ni personne ne lui ressemble, parce que nous sommes en face d’un Art Brut qui se joue de toutes les influences séculaires ou tout bonnement quotidiennes. Il met l’urgence au programme de chacune de ses œuvres. » Treize fois les musiciens lui donnent ici raison. Chacun célèbre le disparu en allant puiser au fond de sa propre musique le terreau qu’il y a déposé. Au fil de ces Miniatures, ce qui pourrait n’être qu’une juxtaposition d’individualités brillantes prend alors la forme d’un portrait fidèle tracé à l’encre indélébile - comme l’empreinte qu’il a laissée sur l’improvisation actuelle.
Évidemment, les solos des saxophonistes revêtent ici une signification particulière. Celui d’Evan Parker est un fracas profond qui gravit lentement les cieux, Joe McPhee clôt l’album sur une oraison poignante : chant intérieur, mélodie pleine de lyrisme… Le temps de quelques instants mystiques, on a pu croire qu’Ayler se trouvait dans la salle, quelque part... Qui sait ?
Souffle des saxophones de Raphël Imbert, Urs Leimgruber, Evan Parker et John Tchicai, qui construisent ensemble une mécanique subtile faite de grincements et de mélodies brisées évoquant la personnalité tumultueuse d’Ayler.
Souffle d’énergie ensuite lorsque le magnifique trio Simon Goubert / Jean-Jacques Avenel / Joe McPhee cherche dans les heurts la puissance évocatrice du saxophoniste.
Souffle de lyrisme enfin, lorsque les deux contrebassistes, Joëlle Léandre et Barre Phillipsretrouvent le poète Steve Dalachinsky pour la lecture incendiaire d’un poème inspiré, que l’on retrouve sur le livret étoffé accompagnant le disque.
Il faut prendre ici la « Miniature » au sens pictural du terme. Les morceaux ne sont pas spécialement courts, mais recréent les atmosphères chères à Albert Ayler comme on dresse une topographie. Avec un luxe de détails digne d’une enluminure, ces treize miniatures accompagnent sa musique plus qu’elles ne l’invoquent. Treize fois, pourtant, sa musique est présente dans chaque note et infuse l’ensemble des échanges.
Dans Albert Ayler - Témoignages sur un Holy Ghost, ouvrage signé Franck Medioni qui entre sigulièrement en résonance avec ces 13 Miniatures [1], Jean-Jacques Birgé écrivait à propos d’Ayler : « En musique, rien ni personne ne lui ressemble, parce que nous sommes en face d’un Art Brut qui se joue de toutes les influences séculaires ou tout bonnement quotidiennes. Il met l’urgence au programme de chacune de ses œuvres. » Treize fois les musiciens lui donnent ici raison. Chacun célèbre le disparu en allant puiser au fond de sa propre musique le terreau qu’il y a déposé. Au fil de ces Miniatures, ce qui pourrait n’être qu’une juxtaposition d’individualités brillantes prend alors la forme d’un portrait fidèle tracé à l’encre indélébile - comme l’empreinte qu’il a laissée sur l’improvisation actuelle.
Évidemment, les solos des saxophonistes revêtent ici une signification particulière. Celui d’Evan Parker est un fracas profond qui gravit lentement les cieux, Joe McPhee clôt l’album sur une oraison poignante : chant intérieur, mélodie pleine de lyrisme… Le temps de quelques instants mystiques, on a pu croire qu’Ayler se trouvait dans la salle, quelque part... Qui sait ?
[1] Paru aux éditions Le Mot et le Reste en 2010, ce livre accueillait déjà la plupart des musiciens de ce disque. Voir notre chronique.
P.-S. :Jean-Jacques Avenel (b), Jacqueline Caux (voc), Jean-Luc Cappozzo (tp, flh), Steve Dalachinsky (voc), Simon Goubert (voc), Raphaël Imbert (saxes), Sylvain Kassap (cl), Joëlle Léandre (b, voc), Urs Leimgruber (ss), Didier Levallet (b), Ramon Lopez (dms), Joe McPhee (ts, flh), Evan Parker (saxes), Barre Phillips (b), Michel Portal (bcl), Lucia Recio (voc), Christian Rollet (dms), John Tchicai (as)
http://www.citizenjazz.com/Joelle-Leandre-et-al.html
http://www.citizenjazz.com/Joelle-Leandre-et-al.html
par
// Publié le 27 août
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire