Stéphane Kochoyan
« À Vienne, il y aura tous les styles de jazz »
Pianiste rodé à la programmation, il est le nouveau directeur de Jazz à Vienne, succédant à Jean-Paul Boutellier qui l’a fondé en 1980, et compte le marquer de son empreinte. Retour sur sa nomination, sa démarche, son projet, ses convictions.
Pianiste rodé à la programmation, il est le nouveau directeur de Jazz à Vienne, succédant à Jean-Paul Boutellier qui l’a fondé en 1980, et compte le marquer de son empreinte. Retour sur sa nomination, sa démarche, son projet, ses convictions.
Pianiste rodé à la programmation, il est le nouveau directeur de Jazz à Vienne, succédant à Jean-Paul Boutellier qui l’a fondé en 1980, et compte le marquer de son empreinte. Retour sur sa nomination, sa démarche, son projet, ses convictions.
- Il y a un an, au terme d’une âpre sélection, les nouveaux responsables de Jazz à Vienne nommaient directeur du festival Christophe Bonin, directeur du « Palais Idéal du Facteur Cheval » de préférence à tous les autres candidats, dont vous-même. Six mois après, Bonin ayant claqué la porte, ils sont revenus vous chercher. Quels sentiments vous inspire ce choix ?Au départ, j’avais été surpris d’arriver si loin dans la sélection, même si j’étais très motivé. Quand on participe à un concours de ce niveau, la première chose qu’il faut avoir c’est beaucoup de motivation et énormément de respect pour ses concurrents. Permettez-moi de revenir sur un épisode précédent : quand j’ai remporté la direction artistique d’Orléans j’avais la même motivation, et face à moi un plateau de concurrents encore plus sérieux.
- Pourtant, le poste de Jazz à Vienne porte sur la direction d’un des deux festivals les plus importants de l’Hexagone ?
En effet, mais le poste de directeur de l’EPIC [1] est un poste de directeur à plein temps, alors qu’à Orléans, on cherchait seulement un directeur artistique. Or, un tel poste intéresse à la fois beaucoup de gens de très haut niveau et des requins, eux aussi de haut niveau, mais qui mélangent management et vente d’artistes d’une part, et d’autre part direction artistique. Cela leur permet de placer leurs artistes. Ce que je n’ai jamais fait : c’est une démarche à laquelle je suis radicalement hostile. Ce sont ces gens qu’on retrouve en général dans les appels d’offre.
Pour moi, ce poste à Vienne est un croisement entre vie personnelle et vie professionnelle. Un choix. Vienne m’a attiré. L’appel à candidatures terminait le 5 septembre (2010). J’ai réfléchi tout l’été, pesé le pour et le contre, et envoyé ma candidature (c’est une technique que j’utilise souvent) cinq minutes avant la clôture.
- S. Kochoyan © J.-C. Pennec
J’ai commencé comme bénévole dans un festival de jazz, que j’ai passé l’éponge quand il pleuvait, que j’allais chercher du paracétamol quand des musiciens avaient mal à la tête.
- Qu’est-ce qui vous a inspiré et motivé pour cela ?J’étais très motivé parce que j’ai commencé comme bénévole dans un festival de jazz, que j’ai passé l’éponge quand il pleuvait, que j’allais chercher du paracétamol quand des musiciens avaient mal à la tête, que j’ai convaincu des gens, quand ils faisaient la queue à la caisse qu’il valait mieux acheter un abonnement à cinq concerts plutôt que trois places séparées. J’ai distribué des tracts, collé des affichettes. Et j’ai commencé dans les arènes de Nîmes. Ce qui m’a inspiré là-bas et ce qui m’inspire à Vienne, c’est le jazz, et l’idée qu’il y a plus de trente ans, en 1976, démarrait le festival de Nîmes, peu avant Vienne.
J’ai donc longuement réfléchi avant d’envoyer ma candidature, et je me suis renseigné. Je connaissais Jean-Paul Boutellier de réputation comme on connaît Jean-Louis Guilhaumon à Marciac, et j’ai lu sur un webzine qu’il avait eu l’idée de créer le festival de Vienne en allant à Nîmes, en 1976, et à Montreux. Il ne citait ni Nice, ni Antibes, car ces festivals s’adressent plutôt aux vacanciers, alors qu’à Nîmes comme à Vienne, on fait un festival pour des gens qui travaillent le lendemain. Cela m’a frappé : quand j’avais une quinzaine d’années Boutellier allait aux Arènes et devait être émerveillé comme je l’ai été, même s’il a quelques années de plus que moi.
La seconde chose qui m’a attiré, c’est l’EPIC car je me suis aperçu que la plupart des festivals que je gère aujourd’hui sont limités par les ambitions mêmes des gens qui dirigent ces différentes régions. Et qui sont mes élus de tutelle. A Vienne, ils estiment que le jazz représente un intérêt économique, donc un intérêt pour la ville et pour l’emploi local.
Suite de l'interview sur: http://www.citizenjazz.com/Stephane-Kochoyan,3466863.html
Article par: Domenique Largeron, Jean-Claude Pennec Citizen Jazz 23 mars 2012
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