Toots Thielemans met un terme à sa carrière musicale
Tous les concerts prévus sont annulés.
On avait pris l’habitude de voir régulièrement « notre » Toots Thielemans national promener sa moustache, son sourire, son harmonica et son gigantesque talent sur les grandes scènes du monde entier. Il faut dorénavant laisser cette phrase au passé : Toots a pris la difficile décision de mettre fin à sa carrière musicale. Toute sa carrière musicale : fini les scènes, fini les enregistrements de disques. A 91 ans (92 le 29 avril), estime qu’il est temps de dire stop. Il avait encore un concert ce jeudi à De Roma, près d’Anvers, puis le 20 mars et le 6 mai à Ekeren. Tous ces engagements sont annulés.
Toots est-il malade ?
« Pas du tout », répond Veerle van de Poel, sa manager. « Il est en bonne forme, les médecins le lui ont encore affirmé il y a peu. Mais son énergie est maintenant limitée. Et il a peur de ne plus pouvoir faire des concerts de qualité. C’est pour cela qu’il a décidé d’arrêter. Il ne veut pas décevoir son public, il veut que la qualité de ses concerts soit constante et il est paniqué à l’idée de ne pas pouvoir honorer cette ambition-la. Alors, il a préféré arrêter. » Définitivement ? Veerle van de Poel affirme que oui : il ne reviendra plus sur scène ni dans un studio d’enregistrement.
Très triste
Toots Thielemans est très affecté par la décision qu’il a dû prendre. Il est très triste. Car la musique, c’est sa vie. Une vie qu’il a commencée dans les Marolles, comme un ket de Bruxelles, et qu’il a menée dans les plus grandes salles du monde en compagnie des plus grands musiciens de jazz. « Je peux affirmer sans hésitation que Toots est un des plus grands musiciens de notre temps. Il joue avec son cœur et vous fait pleurer. On a travaillé ensemble tant de fois que je ne peux les compter et j’ai toujours voulu en faire davantage avec lui. » Une citation signée Quincy Jones.
On ne verra donc plus Toots sur scène, on n’entendra plus ses chorus à l’harmonica, si lyriques et si beaux, on ne le verra plus sourire d’un oeil triste, comme il dit toujours : « Là où je me sens bien, dans ce petit espace entre un sourire et une larme ». Mais sa musique, son « Bluesette », ses interprétations extraordinaires des standards de jazz, restent. Gravés sur disque, gravés dans notre tête et dans notre cœur. C’est le plus bel hommage qu’on puisse lui donner : continuer à l’écouter…
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